Il ne suffit pas que quelques employés s'attardent à leur travail, ils représentent en plus une proie pour les délinquants et les voleurs. Ces derniers attendent les passagers retardataires des bus et des métros pour choisir une proie facile à déplumer en la suivant à travers les ruelles tortueuses de la cité. C'est ainsi que le choix des deux délinquants, accusés dans l'affaire examinée par la cour de Tunis, tomba sur une jeune fille qui était totalement insouciante de ce qui allait lui arriver quelques instants plus tard. Pourtant, elle pressait le pas pour regagner le toit familial à la cité Ibn Khaldoun. Mais, les deux énergumènes qui l'ont repérée à sa descente du bus étaient au rendez-vous pour l'accueillir à bras ouverts. Il ne lui restait plus qu'une centaine de mètres à parcourir quand ils surgirent brusquement pour la ceinturer. Le premier la menaçant d'une arme blanche, le second lui intimant l'ordre de lui remettre tout ce qu'elle possédait. Sidérée et aphone à la fois, elle plongea sa main dans la poche du pantalon pour en retirer son inséparable téléphone portable puis s'exécuta en enlevant ses boucles d'oreille, avant de donner le tout au braqueur qui lui arracha son sac à main et s'éclipsa avec son complice, en un clin d'œil. La victime, ayant repris ses esprits, ne rejoignit pas aussitôt sa demeure, mais se dirigea plutôt au poste de police le plus proche pour porter plainte, en donnant le signalement précis de ses agresseurs. Quelques jours plus tard, les policiers la rappelèrent pour une confrontation avec un suspect pris en flagrant délit. Elle le reconnut formellement. Placé en détention, il a donné les références de son compagnon qui fut écroué à son tour. Devant le tribunal, les deux lascars ont essayé de nier les faits qui leur étaient reprochés. Mais le juge leur a opposé leurs aveux lors de l'instruction de l'affaire. Ils ont écopé chacun de quatre années de prison ferme.