Ces dernières années, le championnat a retrouvé ses fortes sensations après la longue hibernation sous le « fait accompli » espérantiste et la bipolarisation Espérance/Etoile. La saison écoulée, tout s'est joué sur le fil du rasoir : l'exceptionnelle remontée finale du Club Africain tandis que le CAB de Tlili anéantissait les espoirs étoilés. Aujourd'hui, les pesanteurs se jouent exclusivement à Tunis. Dans la capitale, sans nombrilisme aucun. Et du coup, resurgit cette rivalité ancestrale entre les deux prestigieux « Rbat » de la capitale : Bab Jedid et Bab Souika, dans cette passion centripète qui, tel un tourbillon en l'air, se généralise, se propage jusqu'à la contagion. Ce qui, il y a deux ans, était un « simple match entre deux quartiers » (plaisanterie de mauvais goût injustement attribuée au président étoilé) se transforme, aujourd'hui, en duel à distance entre les deux meilleures équipes du championnat. Curieusement, les Clubistes, viscéralement opposées aux Etoilés, l'année dernière, soutiennent l'Etoile. Si celle-ci freine l'Espérance et que le Club Africain gagne à Jendouba, l'aigle ira au Parc A. Encore, faut-il justement que le Club Africain réussisse son coup à Jendouba, dont l'équipe est démobilisée (alors qu'elle joue sa survie en nationale) alimentant les rumeurs les plus fantaisistes... Pour sa part, l'Espérance a un seul problème : remettre les pieds sur terre après la conquête de Casa. Puisque les décisions disciplinaires sont faites pour être infirmées, Benzarti est absout et sa suspension est levée. Décision de bon sens pour apaiser les esprits espérantistes, c'est sûr. Mais il y a un risque pour l'Espérance : que ce match entre elle et l'Etoile ne tourne aux règlements de comptes entre Benzarti et Driss. Et dans cette affaire, l'Etoile n'a rien à perdre.