Un cafetier âgé de 45 ans rentrait calmement chez lui après une dure journée de labeur. Il empruntait chaque soir le même trajet vers une heure du matin après la fermeture de son café. Il avait une petite voiture qu'il garait devant chez lui. A sa descente du véhicule, un jeune gaillard, vraisemblablement saoûl lui a demandé une cigarette. Requête à laquelle le bonhomme a donné une suite favorable avec le sourire, habitué comme il est de ce genre de situation au cours de la nuit. Seulement, le gaillard ne lâcha pas prise et a demandé de quoi acheter un sandwich. Là encore, le gentil gérant acquiesça à sa demande et lui a remis deux dinars. Encouragé par ces faveurs, le jeune homme demanda toute la bourse du gérant du café le menaçant d'un grand couteau qu'il a tiré de sa poche. Le bonhomme a cherché à raisonner l'énergumène lui expliquant que ce n'était pas son argent et le mettant en garde contre les conséquences graves de son geste. Il lui a même promis de lui chercher du travail. Mais, le gaillard ne l'entendait pas de cette oreille et il tenait fermement à la bourse du cafetier. Une dispute éclata alors entre les deux hommes. Il y avait, certes, un déséquilibre des forces. Mais, le bonhomme tenait à sa bourse et s'est défendu avec acharnement. L'énergumène redoubla alors de violence et asséna à sa victime plusieurs coups de couteau lui causant une multitude de blessures. Sentant le danger et pressentant qu'il était en train de faiblir, le bonhomme commençait à crier au secours et il n'a dû son salut qu'à l'arrivée de deux voisins ayant entendu les bruits de la dispute. L'énergumène a essayé de prendre la fuite. Mais, l'arrivée des agents de police a coupé court à cette fuite. Ladite ronde a été alertée par les voisins qui ont entendu les cris. Le cafetier a été emmené à l'hôpital pour se faire soigner et l'agresseur a été arrêté. Au cours de l'enquête, il a avoué avoir suivi ce gérant à plusieurs reprises et qu'il a été tenté maintes fois par la bourse de celui-ci. Mais, diverses circonstances avaient auparavant gêné l'exécution de son dessein malhonnête. Il avait cru que c'était la bonne occasion et que le magot serait sien à la fin de cette tentative. Or, les circonstances lui ont joué un mauvais tour. Le pauvre cafetier a subi deux interventions chirurgicales et a dû garder le lit pendant plus d'un mois après une hospitalisation d'une semaine tellement les blessures étaient profondes. Par ailleurs, l'accusé a été déféré devant la cour pour tentative préméditée de meurtre. Devant la cour, la défense a demandé de changer le qualificatif du crime. Il ne s'agissait selon l'avocate que d'agression caractérisée ayant entraîné des blessures. L'avocate a plaidé les circonstances atténuantes invoquant l'état d'ébriété du prévenu. La cour a condamné le prévenu à vingt ans d'emprisonnement. Peine ayant été confirmée devant la cour d'appel.