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"URGENCES" en personnel
Santé publique
Publié dans Le Temps le 22 - 05 - 2009

Les observateurs peuvent facilement constater que le personnel médical des Etablissements Publics de Santé est très occupé. Qu'ils soient chefs de services, professeurs agrégés, assistants, résidents, internes, anesthésistes, personnel paramédical ou ouvriers, ils sont tous appelés à remplir plusieurs tâches à la fois qui font partie de leur tableau de charges quotidiennes.
Lesquels tableaux sont définis, semble-t-il, à partir des besoins du travail et, non, selon les normes usuelles du secteur de la santé.
Le travail médical peut être quantifié selon les moyennes et les ratios usuels mais, la déontologie appelle le corps médical à faire davantage que ces ratios, en cas de besoin. Lequel besoin se fait, continuellement, ressentir dans les Etablissements Publics de Santé vu le manque de personnel, l'indisponibilité du matériel et la pression du public des malades.

Le tableau de charges du personnel
Vues de l'intérieur, les tâches dans le secteur de la santé sont, autrement, évaluées et l'encombrement différemment perçu.
Les Seniors regrettent que : " la possibilité de travailler en double équipe ne leur soit pas offerte en raison du manque de personnel para-médical et ouvrier ". Ils pensent que : " la double équipe résoudrait le plus gros du problème de l'encombrement ".
En réponse à une question sur la disposition d'une partie du corps des Seniors à travailler, durant l'après-midi, on répond d'emblée : " mais nous travaillons de fait plus de 15 heures par jour entre les cours, les consultations, le staff médical, l'encadrement des projets et la recherche. Donc, ce n'est pas une nouveauté, en soi. C'est, plutôt, une réorganisation du temps de travail qui rend les tâches plus fluides en les répartissant sur un espace-temps plus large ".
Pour ce qui est des gardes, les Seniors trouvent anormal que l'on continue à travailler, normalement, durant une journée de post-garde. " Il y va des risques d'erreur en cas de manque de concentration. Normalement, à partir de 9 heures du lendemain de la journée de garde, le praticien ne consulte plus et n'exerce plus en opératoire. Mais, ce n'est pas le cas chez nous et il faut corriger la donne ".
Quant aux résidents, ils trouvent que le trop-plein de charges des Seniors a fait que : " nous sommes appelés à faire rouler les services tout seuls sous la surveillance, généralement à distance, de nos patrons qui ont d'autres tâches à accomplir ".
Les résidents regrettent, également, le fait qu'une telle situation : " les prive d'un apprentissage ", dont ils ont besoin en début de carrière auprès de leurs patrons : " Nous avons besoin d'un œil expérimenté pour nous accompagner dans nos premiers pas. Nous assumons pleinement notre apprentissage mais nous ne voulons pas qu'il y ait des erreurs pouvant être évitées si les patrons sont là. En un mot, l'hôpital public manque de personnel d'encadrement, de paramédicaux et de matériel pouvant lui assurer un véritable décollage ", pensent-ils.
Concernant les gardes, les résidents trouvent que : " c'est anormal que l'on assure les gardes de nuit sur place (en l'absence d'un Senior) et que l'on se présente le lendemain pour assurer un service. Nous rentrons exténués chez nous au bout de 36 heures de travail nécessitant de la vigilance et du doigté. Un allègement des tâches serait utile pour la qualité des prestations rendues aux patients ".
Il va sans dire que le reste du personnel de la santé partage ces mêmes soucis et subit cette pression qui commence en haut et qui se transmet. Les internes sont appelés à assurer les tâches que les résidents ne sont pas parvenus à remplir. Les paramédicaux sont très sollicités. Les infirmiers, les aides-soignants et les ouvriers ne sont pas laissés pour compte.
Tout le monde à l'hôpital est appelé à remplir sa tâche. Et puisque l'hôpital est submergé, toutes les tâches sont mises sous pression surtout qu'il s'agit du secteur de la santé très délicat aux yeux des êtres humains.

Le revers de la médaille
Donc, les professionnels avancent cette évaluation de leur situation. Mais, plusieurs diraient que la conscience professionnelle n'est pas la règle dans ce secteur et qu'il y a du personnel médical qui ne fait que se tourner les doigts. Ils nous citent des cas de professeurs, chefs de services, qui débarquent à dix heures pour rentrer à midi, des hospitalo-universitaires dont les salles de consultation en Activité Privée Complémentaire regorgent de clients pris dans le service public, de paramédicaux assurant des vacations dans le secteur privé et qui viennent au public pour se reposer ou, encore, du personnel qui perçoit des " cadeaux " (en nature ou en espèces) pour octroyer certaines faveurs comme la visite en dehors des temps réglementaires, une meilleures prise-en-charge, etc.
Nul ne peut nier l'existence de tels phénomènes. Mais, nul ne peut également affirmer que c'est la règle. L'ivraie et le bon grain existent partout. Tous les secteurs connaissent des dérapages. Le secteur de la santé n'est pas une exception en soi.
Il n'empêche que ce secteur comporte une nuance d'importance du fait qu'il attire davantage l'attention du public. Les besoins de la santé nécessitent une vigilance supérieure à ce qu'on observe dans les autres secteurs. D'ailleurs, c'est ce qui fait qu'il s'attire davantage les feux des critiques et qu'il soit un centre d'intérêt stratégique pour la communauté nationale.
Il suffit d'observer comment réagit quiconque d'entre-nous face à une urgence médicale pour comprendre les spécificités du secteur de la santé.

Du côté de l'administration
L'administration trouve que le personnel de la santé fait de son mieux pour remplir les tâches qui lui sont allouées et qui ne sont pas des moindres puisqu'ils touchent la santé des êtres humains. Les défectuosités ont été détectées et des projets sont en cours pour y remédier progressivement. On cible, déjà, les urgences et l'infrastructure lourde dans certaines pathologies comme la radiothérapie. D'autres manquements sont en cours d'atténuation par les effets de l'ouverture sur le secteur privé à travers la réforme de l'assurance-maladie.


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