La victime, pharmacienne de son état, déclara dans sa plainte que le jeune homme travaillant dans son officine avait commis des malversations en subtilisant des médicaments en stock, pour les écouler discrètement et pour son propre compte. Pour en avoir le cœur net, elle chargea un commissaire aux comptes aux fins de procéder aux vérifications qui s'imposaient. Il s'avéra que l'employé en question détournait des chèques que les clients lui remettaient pour le compte de son employeur, outre les médicaments qu'il vendait directement à d'autres clients en empochant l'argent. La somme détournée était de 15 mille dinars environ. Inculpé d'abus de confiance, l'accusé fut condamné en première instance à deux ans d'emprisonnement. Il interjeta appel et comparut dernièrement devant la cour afin de clamer son innocence, en soutenant que cette accusation a été inventée de toutes pièces de la part de son employeur, afin de justifier son licenciement. Or, ajouta-t-il, il avait travaillé durant une dizaine d'années dans l'officine, et a toujours fait preuve de sérieux et d'abnégation. Son travail consistait à satisfaire les demandes des clients de l'officine, en leur fournissant les médicaments et en leur prodiguant des conseils utiles. Il souligna surtout qu'il ne s'était jamais occupé du côté financier, dont est chargé notamment le caissier.` L'avocat de la défense plaida l'absence de preuves, l'accusation à l'encontre de son client étant non fondée sur des éléments tangibles. Il expliqua que les déboires de son client avaient commencé depuis que la fille de l'employeur, s'est jointe au personnel de l'officine après avoir décroché un diplôme de laborantine. La pharmacienne estimait dès lors, que le jeune homme était devenu de trop. Elle chercha à le remercier par tous les moyens et finit par précipiter son licenciement. L'employé intenta alors une action aux prud'hommes en réparation pour licenciement abusif. L'apothicaire inventa alors cette accusation de toutes pièces afin d'échapper à une éventuelle décision prud'homale qui l'obligerait à payer la somme de 15 mille dinars, réclamée à titre de réparation. Ce fut justement la même somme prétendue détournée. Cependant il n'y a aucune preuve de ce détournement. Le rapport de l'expert-comptable n'établit aucunement la relation de cause à effet, pouvant corroborer l'accusation à l'encontre de l'accusé. L'avocat sollicita pour toutes ces raisons, l'acquittement de son client. La cour appréciera.