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La singularité tunisienne découle de son œuvre réformatrice
Les conférences de Dar Assabah : Le Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI)
Publié dans Le Temps le 13 - 06 - 2009

Inviter le Secrétaire général de l'OCI à débattre de questions et affaires concernant le monde musulman est aujourd'hui très utile voire une démarche qui s'impose.
Si l'on regarde du côté des relations inter-musulmanes ou du côté des relations du monde musulman avec les autres régions du monde et également avec les autres cultures et religions, l'on peut considérer facilement que ce monde se trouve aujourd'hui, paradoxalement d'ailleurs, au cœur de l'actualité internationale et des débats culturels de tout genre.

D'aucuns pensaient depuis la fin du 20ème siècle, que le 21ème serait religieux par excellence. Religieux, présuppose un retour fort aux pratiques monothéistes dans toutes les régions du monde après un siècle marqué, en général, par les idées laïques.

Ce retour à la religion a placé le monde musulman sous tous les projecteurs. Les évènements du 11 septembre y ont joué un rôle primordial mais la configuration politique, sociale et culturelle d'une région s'étalant des abords de l'Atlantique jusqu'aux confins de la Chine en passant par une grande partie de l'Afrique ne peut laisser les « autres » indifférents quant aux possibilités offertes pour cette région à damer le pion aux autres puissances et à reprendre la place qui est la sienne sur la scène internationale.

Ceci se confirme également si l'on rappelle que les Musulmans constituent le quart de la population mondiale.
Entre « peur » de l'éveil de cette région et ou « volonté » de la découvrir davantage et notamment dans son côté spirituel, les intérêts ont convergé pour donner toutes les raisons à un nouveau replacement du monde musulman sur l'échiquier international.

Cet intérêt accru sera t -il bénéfique pour cette partie du monde ?. La réponse est difficile mais, de toutes les façons, c'est une occasion pour faire entendre sa voix, prévaloir ses demandes et essayer de résoudre ses nombreux problèmes et conflits.
L'OCI, en tant qu'organisation panislamique se trouve naturellement concernée.
Son Secrétaire général, le Professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, a bien voulu répondre à l'invitation de Dar Assabah pour prendre part à une conférence organisée, jeudi, au siège de la Radio Ezzitouna et répondre aux différentes questions qui lui ont été posées. Ce fut un débat fructueux, ouvert au cours duquel le Secrétaire général de l'OCI a répondu à toutes les questions de la manière la plus directe et avec toute la franchise attendue.

Ont pris part à cette conférence M. Ahmed Ounaïes, ancien ambassadeur, M. Faïçal Baâtout, Directeur des rédactions de Dar Assabah, M. Kamel Omrane, Directeur de la Radio Ezzitouna, M. Mohamed Ali Klibi, Chercheur. Les débats ont été animés par notre collègue d'Assabah Mme Essia Atrous

L'OCI, des réalisations mais également des faiblesses !
L'on ne pourra commencer ce débat sans se poser la question sur les réalisations de cette organisation qui fête aujourd'hui son 40ème anniversaire ?

Le Secrétaire général s'est dit insatisfait de ce qui a été accompli jusqu'à maintenant. Il a affirmé également que l'OCI n'a pas entièrement réalisé ses objectifs pour être totalement en phase avec les aspirations des Musulmans dans le monde. Et M. Ihsanoglu d'ajouter qu'il a entrepris un travail inlassable de réformes et qu'il est déterminé à léguer à son successeur une organisation qui fonctionne d'une manière modernisée et ayant un programme et des objectifs bien clairs et bien définis.

Ceci ne devrait pas cacher les réalisations et le parcours entrepris depuis quatre décennies qui a permis néanmoins de doter l'organisation d'institutions solides et de la rendre visible et agissante sur la scène musulmane et internationale.

En effet, depuis la chute de l'empire Ottoman, déclare le Secrétaire général, les savants, intellectuels et hommes politiques et de la culture n'ont pas cessé de penser à instituer un cadre qui devait permettre aux Musulmans de se rassembler de nouveau et débattre de leurs problèmes pour en trouver les solutions.

Les tentatives étaient nombreuses, mais il fallait attendre 1969 pour voir naître l'organisation suite aux évènements de l'incendie de la Mosquée d'Al Aqsa.
Le Roi Faïçal Ben Abdelaziz en a réuni les dirigeants de 17 pays musulmans au Maroc dans une conférence pour faire face à ce crime contre un haut lieu de l'Islam. C'était le point de départ de cette organisation qui dispose aujourd'hui de sa propre Charte, d'institutions et de moyens de travail appropriés.

L'ISESCO, la Banque Islamique de Développement sont autant d'institutions qui participent aujourd'hui à la réalisation des objectifs de l'organisation et contribuent aux différents programmes de la solidarité islamique.

M. Ihsanoglu a affirmé que la volonté politique existe aujourd'hui pour que l'OCI soit un porte-voix de la communauté musulmane « La Oumma ». D'ailleurs, le sommet extraordinaire en Arabie Saoudite en 2005 a adopté un programme décennal de travail à travers des axes bien définis et également une refonte de la Charte de l'organisation afin de relever ses objectifs et lui donner la plate-forme politique nécessaire à la réalisation d'objectifs ambitieux.

Mais Comment procéder ?
Certes l'OCI est aujourd'hui renforcée ne serait-ce du côté du nombre important de ses membres (57), ce qui le place parmi les plus importantes organisations régionales en terme de représentativité, mais la question reste posée sur le meilleur moyen pour atteindre les objectifs affichés et à leur tête une solidarité effective entre les Musulmans dans le monde. La question est encore pertinente si l'on sait qu'en réalité, on est devant une « mosaïque » de peuples et de nations. Certes, l'Islam les réunit mais cet Islam n'est pas « le même » tant qu'il est transcendé par les spécificités culturelles, linguistiques et nationales des différents pays membres de l'OCI. L'Islam lui-même n'a-t-il pas tout au long des siècles, donné lieu à divers courants et écoles de pensée. Cette diversité est une source de richesse, à n'en point douter, mais également de divergences qui ont engendré des conflits confessionnels parfois violents. L'exemple irakien en dit long actuellement sur cette réalité.

Sur ce point, Ekmeleddin Ihsanoglu prône deux maîtres mots pour répondre à cette situation délicate ; Modération et modernisation : une sorte de position médiane pour créer un dénominateur commun tout en regardant vers l'avenir.

À son avis, il faut encourager la vision modérée de l'Islam et combattre les extrémismes. Ce « combat » est d'abord intellectuel en optant pour une lecture modérée (qui puise ses racines dans le Coran et la Sunna), et ensuite politique et social à travers la lutte contre la pauvreté, le développement économique et l'encouragement de la recherche scientifique et technologique. Il a mis l'accent sur la nécessité de tirer profit des avantages comparatifs qu'offrent les différents pays musulmans, des richesses et des avancées économiques réalisées dans plus d'un pays. Trois pays musulmans font partie aujourd'hui du G20, d'autres ont atteint un niveau industriel non négligeable (Turquie, Malaisie, Indonésie..), des pays disposent de capacités d'investissement énormes (notamment les pays du Golfe) et des richesses agricoles et pétrolières évidentes, sont autant d'atouts qui devraient être exploité pour la réalisation d'un véritable développement économique et social.

Il a ajouté que les pays musulmans ont réalisé des pas important dans la complémentarité économique. Les échanges inter-pays islamiques sont aujourd'hui de l'ordre de 17 % et devraient atteindre les 20%. A cet effet, l'OCI a entrepris une démarche pragmatique pour encourager la complémentarité économique entre les pays musulmans à travers divers mécanismes appropriés.

L'Islam, quelle identité ?
L'OCI gérait-elle un Islam ou « plusieurs » ? 57 pays membres mais ne sont pas forcément d'accord quant à l'interprétation ou l'application de l'Islam ?

Quelle place devrait avoir la femme du 21ème siècle dans la pensée islamique contemporaine ? Et qu'en est-il de l'expérience tunisienne où peut être de l'exception tunisienne notamment concernant la place de la femme dans la société ?

Autant de questions qui interpellent plus d'un observateur du monde musulman et qui place, l'Islam, de plus en plus au cœur de l'actualité dans le monde mais également dans celui des débats politiques et cultuels et dans le dialogue entre religions et civilisations ; un thème devenu « un peu à la mode » ces dernières années.

M. Ihsanoglu, grand connaisseur des religions, a insisté sur la nécessité d'accepter la diversité en Islam, une religion diverse par ses origines et ses écoles fondatrices et les différences culturelles entre les différents peuples qui l'ont adoptée depuis des siècles

L'OCI a pu adopter, par une décision au Sommet, les huit écoles de l'Islam en tant que références acceptables et conformes avec l'esprit du Coran et de la Sunna : les quatre écoles du Sunnisme, les rites chiite, zaydite, kharijite et ibadite sont ainsi considérés comme de références en Islam.

Pour la femme, l'OCI a fait des pas inédits en organisant, depuis 2006, deux conférences sur le sujet dont la deuxième, tenue au Caire a permis d'adopter un programme de travail. L'OCI s'est dotée pour la première fois d'une structure chargée de la femme dans son organigramme.

Ceci illustre une avancée notable dans le traitement d'un sujet de première importance qui est la réalisation de l'égalité Homme-Femme et qui a suscité toujours des différences d'approches entre les différents pays islamiques.

Un autre point de différence entre les pays musulmans est celui de l'unification du calendrier de l'Hégire et la détermination de la naissance du croissant lunaire.

Un sujet qui a toujours divisé les pays musulmans et pour lequel l'OCI a entrepris des efforts en vue d'arriver à une solution qui répond aux différentes visions en la matière a affirmé M. Ihsanoglu. Cet effort a commencé depuis 1978 à travers une conférence qui a réuni 17 pays membres (dont la Tunisie ) en vue d'unifier les positions divergentes sur le sujet tout en profitant des progrès technologiques.

Il y a actuellement un travail de refondation jurisprudentielle et scientifique pour arriver à un consensus sur le sujet. La conférence organisée, jeudi, par le ministère tunisien des Affaires religieuses est un pas dans cette voie, a affirmé le Secrétaire général de l'OCI qui a pris part à ces travaux.
La singularité de l'expérience tunisienne

Abordant l'approche tunisienne en Islam et la spécificité de son application, M. Ihsanoglu, a fait montre d'une connaissance tout à fait remarquable de l'histoire de la Tunisie, a expliqué que cette spécificité a été la résultante d'un environnement spécifique à un pays aux confluents de plusieurs civilisations. La Tunisie a toujours eu des centres culturels et religieux (et à leur tête la Mosquée Ezzitouna) qui ont produit toute une œuvre réformatrice et donné au pays, à travers les siècles, une élite illuminée.

Kheïreddine et autres réformateurs, La sadikiyya et les autres hauts lieux de la culture tunisienne ont permis à la Tunisie d'avoir une approche propre et singulière .
Bourguiba, juste après l'indépendance a choisi de créer une approche, certes différente, mais qui ressemble dans sa teneur aux autres tentatives de réforme à travers les siècles, en généralisant l'éducation et en donnant sa liberté à la femme tout en préservant les particularités propres à la société tunisienne.

M. Ihsanoglu a mis en exergue la démarche actuelle entreprise par le Président Zine El Abidine ben Ali et les différentes réformes qu'il a entreprises et qui ont permis d'améliorer sensiblement le niveau de vie des Tunisiens et de donner lieu à une large classe moyenne.

La spécificité tunisienne se trouve ainsi confortée à travers le renforcement des droits de la femme sans renier les spécificités culturelles et religieuses et en prônant également une politique étrangère ouverte et équilibrée.


Le discours d'Obama, une première et une occasion historique pour les Musulmans

L'importance culturelle, politique et surtout stratégique que revêt aujourd'hui le monde musulman et le regain d'intérêt pour l'Islam dans le monde est aujourd'hui attestée par le discours d'Obama à l'université du Caire adressé, en effet, au monde musulman.

En fait, c'est la première fois qu'un président des Etats-Unis s'adresse au monde musulman pour déclarer vouloir ouvrir une « nouvelle page » basée sur la compréhension mutuelle et les intérêts communs et dépasser les incompréhensions et les conflits.

Interrogé à ce sujet, le Secrétaire général de l'OCI a déclaré être satisfait du contenu de ce discours et qu'il y voit une sorte de main tendue pour un nouveau partenariat et une volonté forte de la part du Président Obama pour ouvrir une nouvelle page. Le secrétaire général converge ainsi avec la majeure partie des positions officielles et des analyses faites après ce discours. Mais, M. Ihsanoglu rappelle qu'il a lui-même publié dans les journaux américains et notamment le New York Times et l'International Herald Tribune, depuis le mois de janvier 2009 (juste après l'élection d'Obama), une lettre ouverte intitulée « Vers un nouveau partenariat » dans laquelle il a exposé les attentes du Monde musulman de la nouvelle administration américaine et notamment en ce qui concerne la cause palestinienne revendiquant un dialogue basé sur le respect mutuel et les intérêts communs. On peut affirmer ainsi que l'OCI a vu juste.

Mais, ce discours était-il une opération médiatique pour faire « vendre » des chimères » du genre « a bon entendeur salut » ?

Sur cette question, Le Secrétaire général de l'OCI, a précisé qu'il faut attendre les jours et les mois qui viennent pour donner un jugement définitif et voir la manière de mise en œuvre des points et promesses contenus dans ce discours.
Et M. Ihsanoglu d'ajouter qu'il ne faut pas tout attendre d'Obama et que le monde musulman doit remplir lui aussi les obligations qui lui incombent. Il n'a pas oublié de rappeler, dans ce cadre, la justesse de la démarche qui a toujours caractérisé les Tunisiens « prendre et demander encore ». C'est enfin un nouveau ton avec lequel il faut savoir en tirer profit.
La cause palestinienne devant un tournant historique !

La question palestinienne, symbole de tous les différends entre le monde musulman et l'Occident et plus vieux dossier de colonisation dans le monde a pris une importance particulière lors de la conférence.
Cette cause intéresse le monde musulman en premier chef et symbolise les liens entre tous les Musulmans. La Mosquée Al-Aqsa (troisième lieu Saint de l'Islam) et Al Qods sont un lien indéfectible entre Musulmans. D'ailleurs le statut d'Al Qods est l'un des points d'achoppement dans le règlement tant espéré de cette cause juste.

M. Ihsanoglu a mis en évidence le changement qui se profile autour de cette question. Un nouveau discours américain et une volonté affichée pour en trouver un règlement basé sur la solution à deux Etats. Il considère qu'Israël finirait par accepter cette position au vu notamment des pressions américaines. Il a rappelé néanmoins que l'arrêt de la colonisation est le véritable indicateur pour mesurer les dispositions d'Israël à arriver à une solution définitive.

Plusieurs faits militent aujourd'hui en faveur du renforcement de la position palestinienne sur la scène internationale et notamment « la fin » du mythe de victimisme qu'Israël a toujours mis en avant pour échapper à ses obligations, déformer les réalités et gagner la sympathie de l'opinion publique occidentale. L'agression contre Gaza a, ajoute le secrétaire général de l'OCI , levé le voile sur le vrai visage d'Israël.

Les Palestiniens doivent aujourd'hui être pragmatiques et dépasser leurs différends et saisir l'opportunité qu'offre la nouvelle donne internationale pour en faire un atout vers une solution de leur cause légitime.
Néanmoins, le conflit interne qu'oppose aujourd'hui le Fatah et le Hamas ne va pas dans ce sens et sera fatal quant à l'issue espérée pour la Palestine ajoute le secrétaire général de l'OCI. M. Ihsanoglu n'a pas hésité à qualifier ce qui se passe entre ces deux factions de « pire période » qu'a connue la cause palestinienne et que les responsables palestiniens seront jugés par l'histoire s'ils vont continuer dans cette tendance parce qu'ils ne feront que dilapider les droits du peuple palestinien et donner à Israël des « raisons » pour échapper à ses obligations dans le processus de paix.

Gaza, une prison à ciel ouvert !
M.Ihsanoglu a exprimé son dépit et son amertume devant la situation humanitaire catastrophique dans ce territoire à cause de l'agression israélienne et du blocus infernal imposé aux Palestiniens depuis plus de deux ans.

Il n'a pas hésité à exprimer son sentiment de « honte » devant ce qu'il a vu ajoutant que l'OCI n'a pas hésité à apporter tout le soutien à la population gazouie. C'est l'OCI qui a entamé la démarche d'envoyer des observateurs de l'ONU pour enquêter sur les crimes de guerre commis par l'armée israélienne pendant l'agression contre Gaza en obtenant une décision onusienne d'envoi d'observateurs internationaux. D'ailleurs, la mission conduite par Richard Goldstone, actuellement sur les lieux en est l'illustration. L'OCI, a-t-il ajouté encourage la démarche entreprise par l'Autorité palestinienne auprès de la Cour Internationale de Justice en vue de sanctionner les criminels de guerre israéliens

Se voulant quand même optimiste M.Ihsanoglu n'a pas manqué de relever que malgré les difficultés endurées par les Palestiniens à Gaza, la volonté de dépassement des gazaouis et leur vitalité augurent toujours d'une solution à leurs difficultés.

L'Irak, en phase de dépasser l'essentiel du problème
L'OCI a fortement contribué à la baisse des luttes interconfessionnelles en Irak, a affirmé M. Ihsanoglu. En effet, des efforts ont été entrepris pour trouver un terrain d'entente entre les différentes confessions dans ce pays pour un engagement solennel à arrêter les luttes fratricides qui ont endeuillé ce pays depuis l'invasion américaine.
Un document intitulé « Déclaration de la Mecque » a été adopté suite aux efforts de l'organisation qui a réuni les Imams et Jurisconsultes sunnites et chiites dans le lieu saint de la Mecque pour déclarer l'illégalité, d'un point de vue religieux, de la guerre entre les composantes du peuple irakien. Cette démarche a été approuvée par L'Ayatollah Ali Khameneï et Ali Sistani et le Cheikh d'Al Azhar et a constitué le début de la fin des violences interethniques.
Les actes de violence actuels sont le fait de minorité qui a perdu tout espoir de perturber davantage la situation et se livre à une fuite en avant suicidaire.

La vitalité de la démocratie iranienne
Tout en se gardant d'apporter un jugement sur les élections dans un pays membre de l'OCI, en l'occurrence l'Iran qui votait hier, M. Ihsanoglu n'a pas manqué de rappeler son respect de l'expérience iranienne et l'intensité de la campagne présidentielle à travers une concurrence réelle entre les quatre candidats à la magistrature suprême de ce pays. Le monde est appelé à respecter le choix du peuple iranien, a - t-il ajouté.
Sur le nucléaire, M. Ihsanoglu a émis le souhait de voir tout le monde musulman et notamment le Moyen-Orient dénucléarisé à l'instar de la région de l'Asie centrale.
Il a rappelé dans ce contexte la volonté du Président américain d'agir davantage pour un monde sans armes de destruction massive. Néanmoins, chaque pays doit conserver son droit d'accéder à la technologie nucléaire civile à travers les mécanismes de l'Agence internationale de l'Energie Atomique et dans le cadre du respect du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), a conclu le Secrétaire général de l'OCI.


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