Le fait d'être exagérément imbu de sa personne peut mener parfois à la catastrophe. Il est bon d'avoir confiance en soi-même, mais pas au point de se croire infaillible. C'est la raison pour laquelle il est souhaitable que chacun fasse son introspection. Certes, on ne peut pas être au balcon et se voir passer en même temps dans la rue, à moins d'avoir le don d'ubiquité. Cependant il est nécessaire d'essayer, ne serait-ce qu'en requérrant l'avis des autres, en commençant par ses proches ou ses amis. Pourquoi se froisser lorsque quelqu'un arrive à déceler les défauts ou les tares qu'on peut avoir. Evidemment, il ne s'agit pas de prendre telle ou telle remarque pour argent comptant. Il importe d'y réfléchir, pour la retenir comme pour la réfuter. Mais de là à en vouloir à son auteur, au point de lui garder rancune, dénote d'un manque certain de bon sens. Dans le cas d'espèce, Ce quadragénaire et père de famille se conduisait en macho avec sa femme. Les problèmes qu'il avait sans cesse avec elle étaient dus au fait qu'il la négligeait, et n'en faisait qu'à sa tête. Il rendait fréquemment visite à son oncle, dans sa ferme située au Cap Bon, notamment après chaque dispute avec sa femme. Celle-ci lui se plaignait souvent auprès de son oncle de son attitude agressive et de sa négligence à son égard. Le jour des faits, il alla chez son oncle qui se mit de but en blanc à lui reprocher son attitude envers sa femme. Le quadragénaire n'était pas d'humeur à accepter les reproches, serait-ce de la part de son oncle, qu'il respectait et qu'il avait l'habitude d'écouter. Il était irrité et son oncle poussa le bouchon un peu trop loin en insistant lourdement en lui disant ses quatre vérités. Le neveu qui n'avait pas apprécié les remontrances de son oncle se montra très désagréable, voire excessivement insolent à son égard. L'oncle le prit très mal et de fil en aiguille , en lui parlant de sa femme, et voulant peut-être sciemment le choquer afin qu'il se rende à l'évidence, il lui lança brusquement : " Es-tu sûr d'être le géniteur de ton fils ? ".L'interlocuteur stupéfait, reçut cette réflexion comme un coup de poing. Il était figé et ne savait plus quoi faire. Il était tellement choqué et estomaqué qu'il entra dans un état second. En réponse à son oncle, il repoussa violemment, au point de l'envoyer valdinguer. Le vieillard perdit connaissance et son neveu perdait de plus en plus ses moyens. Croyant qu'il l'avait tué, il s'empressa d'aller voir un employé de la ferme, pour lui demander de l'aider à se débarrasser du cadavre. L'employé accepta de venir à son aide. Mais en retournant sur les lieux, le neveu se rendit compte que la victime respirait encore. Il tint à l'achever, à coups de couteau, à la poitrine et à l'abdomen. La victime rendit l'âme, et son agresseur décida de brûler le cadavre, en se faisant aider par l'employé de la ferme. Ce fut justement ce même employé qui se présenta le lendemain à la police pour dénoncer le meurtrier et relater les faits en détail. Arrêté ainsi que l'auteur principal, ils furent inculpés d'homicide volontaire et complicité. Devant le tribunal le neveu affirma qu'il n'avait pas l'intention de tuer son oncle mais qu'il se sentit vexé surtout lorsqu'il mit sa virilité en doute. Il avait agi sous l'emprise de la colère. Son complice déclara qu'il n'avait pas participé à l'agression de la victime, et qu'il avait l'intention d'inciter l'auteur principal qui était affolé, à aller se présenter à la police. Ils furent condamnés en première instance pour les faits incriminés et ils interjetèrent appel. Le neveu macho, n'en croyait pas, lui-même, ses yeux. Il n'avait jamais pensé qu'il irait jusqu'à tuer son oncle. Et pourtant... !