La Tunisie est sur le point d'adopter, au cours de la deuxième moitié de ce mois de juillet, une déclaration ou un pacte national sur la productivité, estimée par beaucoup comme un véritable évènement national, car de l'avis de tous les économistes, la productivité est synonyme de progrès, de civilisation, de croissance économique et de prospérité sociale, puisqu'elle se confond, en quelque sorte, avec le PIB qui représente les richesses créées d'un pays. Bien qu'elle ne soit pas encore totalement normalisée et qu'elle reste un indicateur et une mesure économique, la productivité est plus ou moins reconnue de manière légale, à travers l'attribution institutionnalisée de bonifications et de prime de rendement et de productivité aux personnels des entreprises économiques et des établissements administratifs, dans les pays dotés de législations sociales avancées comme en Tunisie, et ce en plus de leurs salaires légaux.
Lien : Développement et productivité Dans plusieurs pays, comme en Tunisie, des prix nationaux sont décernés, annuellement, aux entreprises et travailleurs qui se distinguent par leur meilleure productivité et leur rendement exceptionnel. L'idée que la productivité est un concept qui consacre l'exploitation des travailleurs est totalement erronée, puisque le développement est étroitement lié à la productivité. Les pays développés enregistrent les meilleurs scores de productivité, de sorte que la productivité favorise l'amélioration des salaires et le pouvoir d'achat et par voie de conséquence elle stimule la demande et la production. Aussi, se basant sur cette analyse, plusieurs économistes encouragent l'automatisation des systèmes de production pour améliorer la productivité, n'y voyant pas de menace sérieuse sur l'emploi à long terme du moins, en tenant compte notamment du vieillissement des populations et des départs à la retraite des éléments actifs de la société. Il y va de l'automatisation, comme de l'industrialisation et de la mécanisation dans son ensemble. Les économies manufacturières basées sur l'industrie offrent davantage d'emplois garantis et mieux rémunérés. En principe, le chômage est moins aigu dans les pays industriels. Cette analyse s'applique aux nouvelles technologies de l'information et de la communication, et à la numérisation qui ont contribué à l'amélioration des conditions de travail et de paiement. En effet, la productivité ne se limite pas seulement à la productivité des travailleurs, mais elle concerne aussi les moyens de production. A vrai dire, la productivité fait intégrer la science, la recherche ,l'innovation, l'enseignement, la technologie, les moyens de production, les personnels des entreprises ainsi que les formations qui représentent les chefs d'entreprise et les travailleurs. C'est pour cette raison que la meilleure mesure de l'indice de productivité est la mesure multifactorielle, de manière à départager la contribution de chacun des facteurs à la production et la croissance économique. L'augmentation du rendement d'un hectare de terre cultivé pour les besoins de l'agriculture dépend du sol, des intrants, des techniques utilisées, du niveau de l'agriculteur et de son travail. L'utilisation des ordinateurs a contribué à améliorer la productivité avec les mêmes personnels. Cependant, la machine ne travaille que sur commande, d'où l'importance primordiale de l'élément humain dans le processus de production et de productivité. L'élaboration de cette déclaration nationale sur la productivité est une occasion pour faire œuvre de pionnier, en convenant plus particulièrement de quelques principes permettant de définir des normes de productivité qui servent à noter les personnels et les entreprises, à l'échelle nationale, car il n'existe pas de normes convenues à l'échelle mondiale, dans ce domaine. Beaucoup se rappellent que la définition des normes de productivité a constitué, un jour, un différend sérieux opposant les chefs d'entreprise et les syndicats des travailleurs en Tunisie. La question demeure en suspens, jusqu'à présent. La commission nationale chargée de préparer soigneusement cette conférence nationale sur la productivité, y travaille d'arrache-pied depuis le début de l'année et le résultat sera, sûrement, à la hauteur des espérances.