Les protagonistes dans cette affaire, sont-ils si méchants, et ont-ils le cœur si dur pour avoir commis un crime aussi atroce ? A vrai dire, tous les indices incitent à le penser, d'autant plus que le mobile de cet acte si lâche n'était autre que le butin qu'ils escomptaient avoir suite au cambriolage pour lequel ils ont planifié, bien à l'avance. En effet, ces trois jeunes hommes qui s'étaient fixé pour but de cambrioler une usine à Tébourba s'étaient attaqués au gardien de nuit, afin de pouvoir opérer à leur guise. Auparavant ils se mirent à épier ce dernier afin de connaître ses moindres faits et gestes. Ils purent connaître qu'il entame son travail le soir, après la fermeture de l'usine. Ils commencèrent par fracturer la porte d'entrée, pour s'y introduire subrepticement et surprendre le pauvre gardien dans les lieux. Après l'avoir roué de coups, ils le ligotèrent afin de le tenir en respect pour finir par l'étrangler, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Puis le déposèrent dans un véhicule garé à quelques mètres de l'usine. Ils purent opérer à leur guise, pour dérober du coffre, une somme d'environ 6 mille dinars et prendre la poudre d'escampette. Le lendemain le pauvre gardien fut découvert par des employés de l'usine qui alertèrent la police. Le procureur de la République ordonna l'ouverture d'une enquête, ainsi qu'une autopsie sur le cadavre afin de déterminer les causes précises de la mort du gardien. Le médecin légiste observa dans son rapport que ce dernier succomba suite à une asphyxie due à sa strangulation. D'ailleurs le ruban qui servit à l'étrangler par les agresseurs était encore autour de son cou, lors de sa découverte inerte, dans le véhicule garé à proximité de l'usine. Les agents de la brigade criminelle, parvinrent au bout de quelque temps, à appréhender les malfaiteurs qui reconnurent de prime abord leur forfait. Toutefois ils déclarèrent qu'ils n'avaient pas planifié à l'avance leur acte, qu'ils mirent sur le compte de l'alcool. Ils réitérèrent leurs déclarations devant le juge d'instruction qui les inculpa d'homicide volontaire suivi de vol, sur la base de l'article 204 du code pénal. Cet article prévoit en effet la peine capitale pour tout homicide suivi d'une autre infraction, qui est en général le vol, mobile du meurtre. La chambre d'accusation a confirmé dans son arrêt, l'inculpation sur cette base et le dossier est transmis à la chambre criminelle près le tribunal de première instance de Tunis, Devant laquelle les trois accusés comparaîtront bientôt.