Medvedev a lâché le mot, hier, lors de la conférence de presse conjointe : "Un leadership commun", dit-il. Obama lui fait écho : " Les Etats-Unis et la Russie sont les deux plus grandes puissances mondiales, et en tant que telles... ". Une démonstration de force, donc ? Peut-être. La crainte mutuelle qu'un déficit de communication entre Moscou et Washington ne conduise à une nouvelle bipolarisation de la planète ? Sans doute. Obama, réalisait bien avant son élection, que l'Amérique battait de l'aile et qu'elle était même affaiblie à l'époque de Bush. Aujourd'hui, il met fin à l'unilatéralisme, et tend la main à la Russie. De son côté, Medvedev optimise le " capital-rancœur " accumulé par Poutine, mais se démarque spectaculairement de son protecteur, en choisissant le pragmatisme, malgré la Géorgie et la menace qu'il fait planer sur l'Ukraine. Régulation des armes stratégiques communes, réduction des têtes nucléaires, accords Start, tout cela est technique. Il n'est pas dit que les deux " empires " aient toujours été en désaccord sur ce plan. Curieusement, d'ailleurs, depuis Yalta, en passant par la Baie des Cochons, Moscou et Washington se sont toujours parlé, au téléphone rouge, même au détriment des Arabes : en 67 et 74. Maintenant, le temps presse. Il y a la rébellion nord-coréenne ; la menace iranienne et les talibans, que l'Amérique a fabriqués pour combattre le communisme, mais, qu'elle ne peut plus anéantir seule. Et puis, n'oublions pas les effusions sentimentales entre Paris, Berlin et Londres... Obama et Nedvedev enterrent, en l'occurrence, la deuxième guerre froide.... Et - ironie du sort - le jour même où l'architecte de la guerre du Vietnam, Herbert Mc Namara, ministre de Kennedy, rendait l'âme...