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Lavage un peu trop à sec
Consommation
Publié dans Le Temps le 09 - 07 - 2009

On reproche aux teinturiers de recourir à des procédés pas très orthodoxes dans l'entretien des articles et ce dans l'intention d'économiser les produits de lavage et de réaliser plus de bénéfices. D'autres gens se plaignent du manque de professionnalisme chez les nouveaux teinturiers lesquels obtiennent l'agrément sans la qualification requise pour l'exercice de ce métier
(Pour l'information cette profession s'apprend comme beaucoup d'autres dans les écoles de formation professionnelle.) On se plaint par ailleurs des négligences des employés engagés par les teinturiers, car ce sont le plus souvent des ouvriers inexpérimentés à qui l'on confie pourtant toutes les tâches à la fois, des moins pénibles aux plus délicates. De nos jours, les laveries sont désignées du doigt chaque fois qu'un article est décoloré, déformé, anormalement rétréci ou froissé, bouloché, mal dégraissé, gonflé à certains endroits, mal repassé ou excessivement frotté. Désormais, on accuse leurs propriétaires ou leurs ouvriers de tous les maux que subissent les vêtements et les tissus d'ameublement remis entre leurs mains pour un lavage correct et conforme. On se montre aujourd'hui d'autant plus méfiants à l'égard de ces commerçants que la plupart d'entre eux prétendent s'y connaître en plusieurs spécialités à la fois : lavage, détachage, dégraissage, plissage, repassage, teinturerie alors qu'ils n'en maîtrisent qu'une ou deux dans le meilleur des cas. Mme Néjia Jaouadi raconte comment un jour elle a fait confiance au texte de l'enseigne placardée à l'entrée d'une laverie et a remis son blouson en cuir déteint au commerçant pour qu'il lui redonne des couleurs et le lui remette comme neuf. Lorsqu'elle a repris son vêtement il était apparemment bien reteint et donnait l'air d'avoir été bien entretenu. Elle le mit une première, puis une deuxième fois et ne constata aucune anomalie. La troisième fois qu'elle l'a porté, il a plu et quelle ne fut sa surprise quand elle vit la teinture noire dégouliner avec l'eau de la pluie et laisser des empreintes sur ses autres vêtements. En quelque sorte, cela ressemblait à du cirage, ou mieux à de la gouache fraîche diluée dans l'eau. Quand elle revint voir son teinturier, il accepta de reprendre le blouson et promit de mieux le traiter. Le résultat final était certes meilleur, mais au contact de toute sorte d'humidité, le noir du cuir déteignait légèrement sur les autres tissus. Depuis cette date, Néjia ne porte plus le blouson en question et doute toujours des vertus restauratrices de la teinturerie, du moins telle qu'elle est pratiquée chez nous.

La faute aux clients ?
Lorsque vous donnez la parole aux teinturiers pour se défendre, ils renvoient systématiquement la balle dans le camp de leurs clients à qui ils imputent une part de responsabilité dans les anomalies apparues sur leurs articles après le lavage. Les trois commerçants que nous avons interrogés ont même tourné la conversation sur les mauvais payeurs et sur les clients arnaqueurs qui leur jouent des mauvais tours. Pour eux, les citoyens ne comprennent pas encore que le teinturier est incapable de réparer tous les défauts sur un vêtement, et ce quels que soient son degré de sa qualification et les produits qu'il utilise. Mourad assure qu'il lui est impossible d'éliminer la crasse de plusieurs années et de supprimer le lustre laissé sur un vêtement après un mauvais repassage domestique. Mme Hayet et Mme Souad mettent l'accent, quant à elles, sur le défaut d'information qui les empêche de traiter convenablement les taches relevées sur le tissu. " Le client est, affirment-elles, tenu de nous préciser la nature de la tache, ils doivent nous dire s'il s'agit de sang, d'encre ou de peinture par exemple. " Pour ce qui est de la décoloration de certains articles ou d'autres défauts comme le froissement ou le gonflement des fibres, la faute en incombe la plupart du temps, selon elles, à la nature du tissu lui-même et pas au teinturier. " C'est pourquoi nous conseillons à nos clients d'acheter des vêtements portant assez d'indications sur les matières qui les composent. Quand on achète de la toile bon marché, il ne faut pas s'attendre à des miracles à sa sortie de la machine. Parfois, il ne suffit pas d'être disposé à optimiser le service, parce que tout simplement le tissu ne s'y prête pas, vos efforts resteront donc vains quoi que vous fassiez. Nous craignons aussi parfois d'oser un procédé nouveau qui a fait ses preuves sur un autre article, mais qui ne réussit pas sur d'autres. " Concernant le lavage à l'eau effectué dans les laveries, Mourad, Souad et Hayet reconnaissent y avoir recours mais jamais lorsqu'il présente des risques sur la marchandise. " Qu'on se le dise une fois pour toutes, il est faux de croire que tous les articles qui nous sont remis doivent être lavés à sec. Quand il est possible de les nettoyer à l'eau nous le faisons. Nous n'allons tout de même pas mettre en marche une machine qui consomme beaucoup d'électricité et mettre une bonne dose du perchloroéthylène que nous achetons à prix d'or pour des draps, des serviettes et des chemises qu'on peut laver à la main. Le " perchlo " est vendu aujourd'hui à près de 650 dinars les 100 litres et le revendeur ne nous accorde pas de facilités de paiement ni n'accepte de nous vendre de petites quantités. Les autres produits aussi nous coûtent cher, en particulier les détacheurs. Beaucoup de laveries ont fermé parce que le métier ne rapporte plus comme avant ; rares aujourd'hui sont les teinturiers qui rentrent dans leurs frais. "

Oui, les erreurs existent
Mais une telle situation n'est-elle pas de nature à encourager les fraudes aux dépens de la qualité du service ? " Certes, répondent nos trois interlocuteurs, mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac. Nous avons une expérience de plus de 15 ans dans la profession et n'avons nullement intérêt à perdre notre clientèle. Déjà celle-ci se fait de plus en plus rare. Nous avons même tendance à revoir à la baisse nos prix pourvu que le consommateur rentre satisfait ! " Est-ce à dire que les teinturiers sont irréprochables : " Non, bien évidemment, nul n'est parfait et les lacunes sont communes à toutes les professions. Beaucoup d'intrus ont nui à la réputation des laveries. Incompétents et parfois sans scrupules, ils recourent souvent à la fraude. Nos employés aussi se trompent et se montrent parfois négligents dans le travail, c'est dû soit à la demande trop forte ou à l'inexpérience. Moi-même, reconnaît Hayet, je commettais des bêtises quand j'étais débutante. Il m'est même arrivé d'égarer l'article d'un client, celui-ci a tenu à être remboursé et demandait 800 dinars pour le vêtement perdu. Il a finalement accepté les 300 dinars que je lui ai proposés comme frais de dédommagement. Il faut néanmoins nuancer les choses : les erreurs dont nous portons entièrement la responsabilité sont généralement réparables et nous tâchons toujours de nous racheter de la meilleure façon qui soit. " Pour finir nous avons interrogé les teinturiers sur leurs machines souvent détraquées : " Oui la plupart d'entre nous travaillent sur des machines d'occasion ; les neuves coûtent plusieurs centaines de millions. Cela dit, les nôtres fonctionnent convenablement et nous veillons à les entretenir régulièrement. Il n'empêche que quand elles sont trop sollicitées, elles trahissent des défaillances à réparer au plus vite. Mais, précise Mourad, les connaisseurs sont rares dans ce domaine. Une fois j'ai dû fermer pendant 10 jours parce qu'aucun réparateur n'a compris les origines de la panne. "


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