Faisant davantage écho aux préoccupations du public qu'à des résultats scientifiques avérés, un séminaire d'information sur les effets éventuels du téléphone portable sur la santé des utilisateurs intitulé '' téléphonie mobile et santé'' a été organisé, hier, au pôle technologique d'El Ghazala, à l'Ariana , par l'Agence nationale du contrôle sanitaire et environnemental des produits relevant du ministère de la Santé publique et l'Agence nationale des fréquences relevant du ministère des Technologies de la Communication. Les nombreuses conférences scientifiques présentées à cette occasion par une élite d'experts tunisiens et des compétences de marque dont le Dr Tahera Emilie Van Deventer, de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, ont confirmé l'incertitude qui règne encore à l'échelle mondiale, concernant les effets de la téléphonie mobile sur la santé des hommes utilisant les téléphones portables.
Les antennes de relais D'après ces communications et des documents remis aux participants, des divergences énormes entre les experts et les scientifiques persistent à l'échelle mondiale quant à l'apparition de risques sanitaires liés à la technologie mobile de la téléphonie mobile. Les conclusions sur d'éventuels risques sanitaires sont toujours loin d'être tirées, mais la communauté scientifique semble s'accorder sur le fait que même s'il y avait un risque, il serait minime. L'Organisation mondiale de la santé mène depuis 1996 un grand projet appelé INTERPHONE, consistant à recueillir et à évaluer les études et travaux scientifiques réalisés à ce sujet. Jusqu'à ce jour, aucune synthèse finalisée n'est proposée par l'OMS sur les résultats globaux de ce projet. Au même moment, l'OMS a mis en ligne deux bases de données, l'une bibliographique sur les travaux effectués et l'autre réglementaire sur les réglementations adoptées par les pays membres en la matière. La synthèse des études effectuées jusqu'à ce jour n'a pas confirmé d'effets avérés de la téléphonie mobile sur la santé. Cependant le public a de bonnes raisons de s'inquiéter. Comme l'ont précisé des experts, le téléphone mobile ou le téléphone portable est un téléphone sans fil qui utilise les ondes radios. Théoriquement, les ondes radios sont de l'espèce des ondes électromagnétiques émises par les corps se trouvant dans certains états, comme les corps chauffés, sous forme de rayonnement, à l'instar de la lumière et de la chaleur émises par le soleil sous forme de rayonnement. Or, il a été établi que plusieurs formes de rayonnement sont dangereuses pour la santé et nécessitent des précautions pour les utiliser sans risques comme les rayons X, les rayons gamma, les rayons ultraviolets, et les ondes émises par les corps radioactifs. Les scientifiques disent que les ondes radios qui sont des ondes artificielles produites par l'homme ne sont pas ionisantes comme le rayonnement émis par les corps radioactifs, car leur émission est assujettie à des normes et à des limites appropriées. Cependant, le fonctionnement de la téléphonie mobile et des technologies de communication sans fil en général exige l'installation d'antennes de relais dans les zones urbaines et rurales. Ces antennes, comme on peut le voir chez nous en Tunisie, sont parfois installées sur les toits des maisons et des habitations par les opérateurs de téléphonie mobile et de la mobilité en général. Ces antennes sont accusées d'être dangereuses pour la santé des riverains, à telle enseigne que suite à une plainte déposée en bonne et due forme par quelques citoyens, un tribunal français a ordonné en 2008 de faire démonter une station de base d'un opérateur de téléphonie mobile. Selon certains conférenciers, ces antennes de relais vont se multiplier et envahir le paysage urbain et rural de tous les pays du monde, à la faveur du développement et de la diversification considérables des technologies de communication sans fil de très haut débit, dans la période à venir,comme les portables de quatrième génération en cours de mise au point, ou encore la technologie du WIMAX déjà appliquée et autres technologies similaires. En Tunisie où l'on va bientôt voir s'implanter un troisième opérateur de téléphonie mobile de la troisième génération, l'installation de ces antennes de relais obéit, depuis 2008, à des règlements mentionnés dans une circulaire commune du ministère de l'Intérieur et du Développement local, du ministère des Technologies de la Communication et de celui de la santé publique.