Comment se fait-il que quelqu'un qui est doté d'un tant soit peu de logique et discernement puisse croire facilement à des mensonges aussi grossiers ? L'affaire qu'a eu à connaître dernièrement la chambre correctionnelle de vacation , près le tribunal de première instance de Tunis, en dit long sur les moyens fallacieux auxquels recourent certaines personnes afin de gruger ceux qui tombent facilement dans leurs pièges. Sinon, est-il possible de croire à la momification des djinns ? Les djinns sont des êtres vivants, cités dans toutes les religions révélées, où il est mentionné qu'il y en a des bons et des mauvais. Les rationalistes musulmans tel que les Moûtazilites, y voyaient plutôt des allégories. Cependant Haroute et Maroute, cités par le saint Coran, sont des Djinns au Service du Prophète Souleïman, et que certains affabulateurs prétendent pouvoir recourir à leur service pour semer la discorde et faire du mal. Mais ils utilisent en réalité des subterfuges pour arnaquer une épouse cherchant à récupérer un mari infidèle ou un homme épris d'une femme qui a l'esprit ailleurs. Et que diriez-vous de la momie d'un Djinn ? Eh bien c'est ce qu'a raconté le protagoniste de cette affaire à la victime qui y a cru naïvement.Il avait cette momie seulement en image, filmée sur DVD. Il s'agit d'une effigie, brûlée et dont on distingue à peine le visage, et qui placée dans un étui en verre. " C'est une pièce de musée, cette momie brûlée. Elle n'a pas de prix, et vaut son pesant d'or ". Ce fut de cette manière que ce jeune homme roué présenta cette " momie " à son interlocuteur en lui proposant de la lui laisser moyennant une somme faramineuse, et ils se mirent d'accord pour la transaction en question. Cependant le bonhomme qui était émerveillé par la momie,se réveilla de sa torpeur et se désista à la dernière minute, en préférant alerter les agents de police, en donnant le signalement du jeune homme. Les agents de la brigade criminelle parvinrent à appréhender ce dernier, en saisissant chez lui, la momie. Le jeune imposteur s'avéra avoir trois autres complices, qui proposèrent à la même victime des pièces de monnaie ancienne, lesquelles ont été également saisies. Ils furent inculpés de trafic de pièces de musée ainsi que pour escroquerie, et nièrent les faits incriminés. L'avocat de la défense sollicita la requalification de l'infraction, ne s'agissant nullement, en l'occurrence, de trafic de pièce de musée, l'effigie en question n'étant qu'une simple marionnette. Quant aux pièces de monnaie, elles datent de l'ère coloniale et ne sont pas classées comme étant des pièces de musée. D'autant plus qu'elles sont exposées librement à la vente dans les souks et chez certains marchands d'articles de souvenir. Il ajouta qu'il n'y a aucun préjudice en l'occurrence, l'accord entre son client et la victime n'ayant pas été concrétisé. Il sollicita sur cette base l'acquittement de ses clients. Le tribunal l'entendra-t-il de cette oreille ?