D'abord soyons clairs : le Stade Tunisien mérite bel et bien sa victoire dans la mesure où ses joueurs et son staff technique ont su s'adapter aux circonstances dans lesquelles se déroulait le match. Pour dire juste, ils y ont cru beaucoup plus que leur adversaire "Sang et Or" qui n'a pas su tirer les enseignements de sa sortie du dimanche d'avant. Une déroute inattendue
Pourtant l'Espérance S.T a récupéré Abdi en défense et Michael en attaque, facteurs qui, normalement, devaient lui donner une bien meilleure assise d'un côté et plus de percussion d'un autre côté. Résultat : quatre buts concédés et cela fait bien longtemps que l'équipe de Bab Souika n'a pas connu pareille déroute. C'est un peu un tsunami qui s'est abattu en quelques minutes sur une partie du stade d'El Menzah. Que s'est-il passé pour que cette déroute soit consommée au moment où personne dans le stade ne s'y attendait même la partie stadiste ? En effet, fidèle à une tradition solidement établie, le Stade Tunisien a abordé le match avec une prudence mesurée. Un double rideau défensif bien articulé autour de Zaïri, un attaquant en pointe, Khémiri soutenu par Riahi lequel décrochait souvent pour venir prêter main-forte à ses coéquipiers quand l'Espérance accélérait. Sans oublier cette défense de zone à laquelle étaient soumis Darragi et Michael. Lequel affichait une grande forme prenant souvent le dessus quand on se mettait à trois pour le contrer.
Une équipe de contres Volet possession du ballon, l'Espérance S.T était supérieure à son vis-à-vis stadiste. Seulement, il fallait concrétiser cette domination par ailleurs très nette après l'égalisation à deux partout. Et encore une fois la citation "dominer n'est pas gagner" a été confirmée. Comme a été confirmée le qualificatif d'équipe de contres collé au Stade Tunisien. A preuve : un premier contre en tout début de seconde mi-temps sanctionné par un tir à côté, trois minutes après, un nouveau contre stadiste et le même Riahi se trouve à point nommé pour donner un premier avantage à son équipe. Ce n'est pas fini, car à 2-2 et en pleine domination "Sang et Or", une période au cours de laquelle le Stade Tunisien cherchait visiblement à sauvegarder le nul (simulation de blessures, perte de temps dont l'une a valu un avertissement à Rami Jéridi) la nouvelle recrue brésilienne Alvez, rentré à la 65ème minute, va marquer à deux reprises sur... des contres rapidement menés. C'est toute une culture que le Stade Tunisien a souvent sauvegardé au fil des saisons.
Le duo Jédidi-Alvez L'Espérance S.T est-elle à plaindre ou à condamner ? C'est un peu l'un et l'autre et nous ne sommes pas totalement d'accord quand Faouzi Benzarti a déclaré après le match que ses joueurs ne sont pour rien dans la défaite dont il porte seul la responsabilité. Or, en cas de contre-performance, les joueurs sont les premiers concernés pour n'avoir pas su sauvegarder une avance ou un nul soit en appliquant mal les consignes du staff technique soit en passant massivement en attaque laissant derrière des espaces que le duo Jédidi-Alvez a mis à profit pour réussir le hold-up. Sachant également que le même Jédidi est passé maître dans le contre-attaque le démontrant à plusieurs reprises au cours de ce même match.
La prestation de Nabil Aguir Les "Sang et Or" sont à plaindre dans la mesure où l'arbitre Nabil Aguir a pris une part prépondérante dans la victoire du Stade Tunisien. Ecoutons cette déclaration d'un joueur stadiste après le match "si on désigne pour chaque match un arbitre comme celui d'aujourd'hui (NDRL dimanche) le Stade Tunisien sera champion de Tunisie". Cette intervention illustre parfaitement la prestation de Nabil Aguir qui a fermé les yeux sciemment (les fautes commises étaient visibles à l'œil nu pour le commun des mortels ) sur trois penalties au profit des "Sang et Or" (Michael, Msakni et Saber Khalifa). Le meilleur arbitre est celui qui fait le moins de fautes nous a-t-on appris. Soit mais faire autant de fautes que celles commises par Nabil Aguir porte un fort préjudice au corps des arbitres et à leur réputation. Pour conclure chapeau pour le Stade Tunisien qui mérite sa victoire rien que pour les conditions que nous avons évoquées plus haut. A l'Espérance S.T de tirer la leçon de cette défaite dans un début de parcours identique à celui de l'exercice écoulé, début de parcours marqué par une défaite lors de la 2ème journée. Et qui n'a pas empêché les « Sang et Or » d'aller au bout de leurs intentions.