Le Temps-Agences - La présidente du principal mouvement iranien d'opposition en exil, Maryam Radjavi, a demandé hier à Paris que l'armée américaine reprenne en charge la protection du camp d'Ashraf en attendant son éventuel remplacement par une force internationale. "Les forces américaines devraient momentanément reprendre la protection d'Ashraf, le temps qu'une force internationale sous l'égide de l'ONU la remplace", a déclaré lors d'une conférence de presse Mme Radjavi, présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), dont les Moudjahidine du peuple sont la principale composante. "J'appelle l'ONU, les Etats-unis, l'Union européenne et la Ligue arabe à constituer une force internationale pour protéger Ashraf", a ajouté M. Radjavi, qualifiant de "crime contre l'humanité" une intervention de la police irakienne dans ce camp dont la protection n'est plus assurée par l'armée américaine depuis mai. Les affrontements entre la police irakienne et les habitants, fin juillet, ont fait 9 morts, 500 blessés et 36 "otages", selon Mme Radjavi. La police a fait état de 120 blessés dans ses rangs et de l'arrestation de 50 résidents. Situé à 80 km de la frontière iranienne, le camp construit dans les années 1980 et qui abrite 3.500 résidents avait été alloué par Saddam Hussein aux Moudjahidine pour les amener à combattre avec lui le régime iranien. Ces opposants ont été désarmés en 2003 par les forces américaines qui ont pris le contrôle du camp avec la chute du régime de Saddam Hussein. "Il y a une responsabilité morale et juridique des Etats-unis. Nous exigeons le retour du camp sous contrôle américain", a demandé pour sa part le président du Comité des juristes pour la défense d'Ashraf, François Serres, qui organisait cette conférence.