La détente générale et presque sans précédent observée, cette année, au cours de ce mois de Ramadan, au niveau des prix et de l'offre en produits de toutes sortes, dans l'ensemble du pays, est accompagnée d'une intensification des opérations du contrôle économique et un durcissement des sanctions, de la part des services du contrôle économique du ministère du Commerce et de l'Artisanat, de manière à renforcer cette tendance. Une plus grande fermeté à l'égard des récalcitrants et des fraudeurs récidivistes en particulier a été décidée pour préserver ce que les responsables de ces services ont qualifié ''d'acquis à préserver.'' Chose rare, au cours de la seule semaine écoulée, il a été procédé, dans cet esprit, à la fermeture de 90 établissements commerciaux uniquement, dans l'ensemble du pays, grâce à l'accélération des procédures de suivi judiciaire des procès verbaux dressés par les agents de contrôle économique, outre le recours à la saisie immédiate des marchandises concernées. Tous les secteurs commerciaux et toutes les régions du pays sont visés par cette campagne intense de contrôle.
Sur les traces des contrôleurs Dans la nuit de jeudi à vendredi 6 et 7 Ramadan ( 27 et 28 août), 36 équipes de contrôle économique, constituées de 100 agents des deux sexes, ont été lancées sur la piste des exploitants des espaces de loisirs, notamment les salons de thé classés, dans la région du Grand Tunis qui regroupe les gouvernorats de Tunis, Ben Arous, Ariana et Mannouba. Plusieurs d'entre eux ont été amenés spécialement d'autres régions pour épauler leurs collègues de la Capitale. Certaines équipes étaient accompagnées de journalistes de la presse nationale. A vrai dire, cette ''descente'' d'inspection dans les établissements de loisirs et les salons de thé classés, est effectuée, tous les Ramadans, depuis quelques années, dans le sillage de la prolifération de ce genre d'établissements, en réponse à une demande grandissante et quelque peu créée et suscitée par cette même prolifération. Ces salons de thé ont remplacé, en quelque sorte, les cafés chantants d'autrefois et les traditionnels espaces d'animation ramadanesque, concentrés, jadis,dans les prestigieux quartiers de Bab Souika et d'El Hafsia, à Tunis. En donnant le coup d'envoi de l'opération, au siège de la direction du contrôle économique, à Tunis, M. Ali Gharbi, directeur des services du contrôle économique, s'est fait l'écho des nombreuses plaintes et doléances qui continuent d'émaner des citoyens concernant les pratiques déloyales constatées dans ces salons de thé classés, notamment dans la Cité Ennasr, où ils sont très nombreux, à Tunis, dans les Berges du Lac et à Sidi Bou Saïd. Les abus enregistrés portent sur l'application de prix excessifs ne tenant pas compte du pouvoir d'achat du Tunisien, l'absence d'affichage des prix, la vente conditionnée, le refus de vente, le recours exclusif à des menus spéciaux durant le mois de Ramadan, à des prix élevés, sans en informer les clients. A cet égard, les responsables admettent que ces salons de thé classés et établissements de loisirs similaires ont nécessité des investissements lourds et peuvent pratiquer des prix correspondant à la qualité de leurs services et de leurs prestations, mais cela doit être fait dans le respect des règlements et la transparence des transactions qui sont le fondement de tout commerce sain, durable et bénéfique à toutes les parties impliquées.
Menu " Spécial Ramadan " Ces établissements peuvent proposer des menus et des services ''spécial Ramadan'', comme l'organisation de spectacles d'animation, mais ils sont tenus d'assurer en même temps les services ordinaires et d'informer au préalable leurs clients de toutes ces particularités. Ils répondent à une demande réelle, et sont devenus un créneau porteur, de sorte que leur nombre s'accroît, sans cesse, partout, engendrant, du même coup, une vive concurrence entre leurs exploitants. Une prolifération aussi anarchique risque de leur être fatale, dans l'avenir, selon un responsable. D'ailleurs, sans attendre le mois de Ramadan, les services du contrôle économique ont procédé, depuis le 22 mai, à l'occasion de la saison estivale, à des opérations de contrôle ciblant les cafés et les espaces de loisirs de toutes catégories qui connaissent une affluence croissante, en été. Quelque 6902 visites ont été effectuées, ayant permis de relever 882 infractions économiques dont 476, soit 54 %, portent sur l'absence d'affichage des prix, 223 infractions, (25%), concernent la vente à des prix illicites, 37 infractions (4%) ont trait à la vente conditionnée, et 146 infractions (17%), intéressent la transparence des transactions. Dans tous les cas, les responsables voient dans le renforcement et la diversification de l'offre, à tous les plans, le meilleur moyen pour contrecarrer les pratiques spéculatives et assurer le bon fonctionnement du marché et de l'activité commerciale, au profit des commerçants et des consommateurs.