La Presse — Durant le mois saint, la consommation connaît une hausse remarquable, devenant souvent frénétique. Certains commerçants ou bien encore des contrevenants «chevronnés» en profitent pour doper leurs recettes, quitte à bafouer le bon sens et les nobles valeurs éthiques. Face à un travers pareil, le contrôle économique n'a qu'à veiller au grain, afin de rappeler lesdits contrevenants à l'ordre. Dans ce même contexte, une équipe relevant de la direction générale de la concurrence et des enquêtes économiques a effectué, samedi soir, une campagne de contrôle ciblant certains cafés et espaces de loisirs, tout en focalisant sur ceux ayant à leur compte des antécédents en matière d'infractions sans doute nuisibles à la capacité d'achat du citoyen. 21h.30, du côté de Lafayette, où les veillées ramadanesques se poursuivent dans une ambiance festive haute en couleur, la direction générale de la concurrence et des enquêtes économiques est sur son trente et un. D'un côté à l'autre, conversations et débats défilent, ayant pour sujet les infractions et les ruses de certains commerçants, puis les outils et mécanismes engagés par le contrôle économique en vue d'y remédier. Responsables et journalistes ont, ainsi, échangé les points de vue, ayant pour ultime apanage : de la discussion jaillit la lumière. Ensuite, après un fructueux échange, du fait des éclaircissements apportés par les responsables du contrôle économique sur les lois et les méthodes adoptées pour accomplir leur mission, consistant avant tout à protéger le consommateur contre toutes sortes d'abus, le départ s'est fait à destination des Berges du Lac nord, où les cafés et les espaces de loisirs sont généralement et souvent pris d'assaut. Au gré d'une tournée guidée par l'équipe du contrôle, la première impression n'était autre que la migration du Tout-Tunis vers la côte, fuyant une canicule insupportable. Hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, entassés çà et là à travers des espaces bordant la côte, goûtent aux délices d'une rencontre, d'un conte de jadis ou encore d'un voyage dans le temps pour se remémorer un Ramadan lointain. Boissons et fruits secs meublent la veillée. Justement l'on continue à siroter des cafés et à grignoter des amandes et des pignons sans pour autant se soucier de l'addition finale. Vivre l'instant, cela est compris. Mais à quel prix ? Parallèlement, l'équipe du contrôle a bien rôdé dans la zone. Et au terme d'une tournée dans trois cafés surpeuplés, les principales infractions soulevées ont concerné le non- affichage des prix, le refus de service, la vente conditionnée et l'absence de menu, des pratiques illicites qui reviennent sans cesse pendant les grandes occasions. Sur le même rythme, une autre équipe a poursuivi sa tournée à travers le macadam de l'avenue Habib-Bourguiba, où l'on a enregistré d'autres infractions du même ordre. Tout un programme Les grandes lignes du contrôle économique, durant le mois du jeûne, ont été définies et un programme exécutif relatif au contrôle des cafés et des espaces de loisirs tenant compte des spécificités de ce secteur a été, déjà, mis en place. Il se base essentiellement sur le renforcement des campagnes de contrôle, pour vérifier dans quelle mesure les gérants de ces espaces respectent la transparence et la loyauté des transactions. En effet, depuis le 1er janvier et jusqu'à jeudi dernier, sur les 7.326 visites effectuées dans différentes régions, on a enregistré 814 infractions se répartissant comme suit : augmentation illicite des prix (304), non-affichage des prix (371), vente conditionnée (75), défaut de facturation (36), refus de vente (20) et commercialisation de produits parallèles (1). En plus de 37 autres infractions. De là, il y a lieu de noter que les campagnes de contrôle s'inscrivent dans le but de faire face à ces pratiques illicites en procédant en fonction des méthodes appropriées. Et ce, en vérifiant si les tarifs réglementaires comportant les prix fixés ou ceux soumis à un régime exceptionnel sont en vue pour permettre au client de choisir avant d'acheter, en fonction de son budget. S'y ajoutent la légalité des prix affichés, l'origine et les composantes des produits commercialisés et la disposition des commerces de toutes les conditions légales requises pour exercer dans un secteur ou dans un autre. Les infractions sont immédiatement communiquées à la direction pour accomplir les mesures nécessaires. Pour ce qui est des récidivistes, ils sont soumis à un contrôle poussé et permanent jusqu'à ce que la réglementation soit respectée totalement. Par ailleurs et au vu de la récidive de la majorité des infractions, il convient d'affirmer qu'il n'y a que la conscience individuelle et collective des consommateurs qui puisse renforcer l'efficacité du travail accompli par les équipes du contrôle économique afin de remettre les pendules à l'heure.