Une pléthore de recrues débarqua aux ultimes heures de la période du mercato estival du coté du Boukornine. Cependant, en repêchant Ahmed Jaouachi pratiquement de sa retraite dorée, Mongi Bhar a suscité moult interrogations non seulement de la part des inconditionnels locaux, mais également de tous les férus de notre sport roi. Nous avons donc approché le gardien concerné pour connaître ses dispositions actuelles et surtout comment il perçoit son retour au devant de la scène sportive après une éclipse totale de pratiquement plus d'une année. Entretien : Le Temps : Vous revoilà donc de retour après une longue absence. Votre dernier match disputé ? Ahmed Jaouachi : Avec l'ESS contre le COT en quart de finale (5-0) l'avant dernière saison. Un rappel de votre riche carrière et de vos entraîneurs ? Guebelli, CSS (Paolo Rubim), Gafsa (Ammar Souayah), USMO (Ali Fergani et Lotfi Benzarti), CSS (Michel De Castel et Mrad Mahjoub) et ESS (Bertrand Marchand et De Castel). Et depuis ce fut en quelque sorte le repos du guerrier ? Oui, le temps de mettre de l'ordre dans mes affaires à Sfax et à Rejim Maatoug. Et ce fut le contact avec Mongi Bhar ? On peut dire que mon passage au CSHL est le recrutement le plus rapide et le plus aisé à mettre à l'actif du président Hammam-Lifois, en ce sens que je n'ai rien demandé en contre partie. Etant affamé de football, je ne veux que prouver à ceux qui m'ont enterré très tôt que je suis encore bien là. A signaler que pendant cette année sabbatique, je n'ai pas cessé de m'entraîner et d'entretenir ma tenue condition. Mentalement, et depuis l'age de 16 ans avec les seniors, je me suis habitué à un mode de vie sain. Je respecte beaucoup mon collègue Anis Zitouni, et tous les deux nous ferons notre mieux pour participer au décollage réel du club et l'extraire de cette mauvaise posture où il végète. On vous sent plus mûr, plus mesuré et assagi dans vos propos ? Oui, avec du recul, j'ai eu la latitude de revivre toutes les situations passées avec un esprit critique. Je me sens mieux responsabilisé et avide de tenter une nouvelle approche empreinte de sagesse. Vous reviviez certainement avec amertume le but assassin de Aboutrika lors de cette finale de la Champion 's League perdue à Radès ? Non pas du tout car la défaite fait partie du lot des joueurs à l'instar des victoires. Mais mon éviction injuste et inexpliquée du CSS m'est par contre restée en travers de la gorge ! Depuis, j'ai renoué les contacts avec le président de l'époque Slaheddine Zahaf, mais d'un tacite accord, nous n'avons jamais évoqué les motifs de cette mise à l'écart qui demeurent pour moi inconnus. Peut-être qu'un jour parviendrai-je à tirer tout ça au clair ! Votre avis sur le match de notre EN au Nigeria ? Nous devons jouer avec des lignes rapprochées, en bloc soudé et solidaire. Ne point concéder des espaces et tenter de les surprendre par des contres rapides. Ne point jouer pour la parité qui serait le meilleur moyen de nous casser les dents. Jouer intelligemment la gagne et c'est dans nos cordes. Un avis sur les quatre journées déjà jouées ? Le CAB et son gardien Ben Mustapha ont émergé du lot. L'Espérance reprend de l'envergure et sera difficile à aller chercher. Pour l'ESS, ni Moez Driss ni Lotfi Rhim ne descendront sur le terrain pour marquer des buts. Le CA avec l'intégration progressive de Boujelbène fera très mal au retour. Reste le CSS où l'entraîneur est tiraillé de toutes parts pour des motifs extra sportifs. Avec plus de sérénité, le CSS atteindra sous peu sa vitesse de croisière. Le mot de la fin ? Le président Mongi Bhar a pris de gros risques en me recrutant, j'espère être à la hauteur de ses attentes et prouver à tous mes détracteurs que son choix est bien justifié. Entretien conduit par Mohamed Sahbi RAMMAH