C'est un quadragénaire, traduit devant la chambre correctionnelle du tribunal de 1ère instance de Tunis en état d'arrestation pour répondre de 3 affaires d'escroquerie. La première affaire : Se faisant passer pour un démarcheur auprès d'une maison de ventes de voitures de marque française, l'inculpé a promis à un ami d'accélérer les démarches pour l'acquisition d'une voiture. A ce titre il lui a demandé le versement de la somme de 5000 dinars comme acompte permettant d'ouvrir un dossier de commande. La victime a remis la somme à l'inculpé en le priant de se charger lui-même d'ouvrir le dossier en son nom. Après plusieurs mois d'attente et ne voyant rien venir, la victime s'est déplacée sur place pour demander les raisons du retard. Grand fut son étonnement en découvrant qu'il n'y a aucune commande en son nom . Du coup il s'est redu au poste de police déposer une plainte.
La deuxième affaire Un commerçant en quête d'investissement a connu l'inculpé et s'est lié d'amitié avec lui. Ce dernier lui a proposé d'être son associé pour l'ouverture d'un kiosque de ventes de journaux , fruits secs et autres .les discussions ont abouti à un accord d'association, de ce fait le commerçant a versé la somme de 4000 dinars à l'inculpé comme étant sa part dans la réalisation du projet. Après plusieurs mois d'attente, la victime s'est rendu compte qu'elle a été dupée et qu'il n'y a jamais eu de projet dans ce sens. Elle a déposé plainte.
La Troisième affaire L'inculpé a proposé à une connaissance de lui réparer sa voiture en panne contre la somme de 650 Dinars. Une fois l'argent encaissé, il n'a plus donné signe de vie. S'en est suivie une plainte. L'arrestation de l'accusé a été réalisée suite à la conjugaison des efforts des trois victimes qui sont arrivés après quelques temps de le coincer dans une voiture, de le maîtriser et le conduire au poste de police. Devant le juge il a reconnu avoir encaissé de l'argent mais a nié l'accusation d'escroquerie car, disait-il, il était de bonne foi. Deux avocats se sont relayés pour expliquer au juge qu'il n'a jamais été dans l'intention de leur client d'escroquer les plaignants, c'est de leur propre gré qu'ils ont demandé à l'inculpé de leur rendre service. En l'absence d'antécédents judiciaire et forts d'une promesse de réparation du préjudice, les avocats ont prié la cour d'être clémente dans son jugement Les 3 affaires ont été mises en délibéré