Une affaire de corruption dans laquelle sont impliqués deux fonctionnaires a été jugée dernièrement devant la 4ème chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis. Le premier faisait croire aux habitants de la région qu'un projet de construction d'une grande cité populaire était en cours. Les personnes en quête de recevoir un logement octroyé à bas prix, n'avaient qu'à lui formuler leurs demandes. Celles-ci devaient être accompagnées de tout un dossier comprenant des papiers personnels ainsi qu'une somme d'argent à titre d'arrhes. Plusieurs personnes lui ont versé des sommes allant de 2000 à 8OOO dinars, certains ont remis le dossier à son assistant complice dans cette affaire. Au bout d'un certain temps et ne voyant rien venir, certains parmi les demandeurs ont appris à travers une émission télévisée qu'ils ont été victime d'escroquerie de la part de ce fonctionnaire et qu'il n'y a jamais eu dans cette localité un projet pour la construction d'une cité à usage d'habitation. Ils ont donc déposé une plainte auprès de du procureur de la République qui a ordonné l'ouverture d'une enquête. Arrêté, l'inculpé a reconnu qu'il a reçu des sommes d'argent de la part de certains citoyens de sa localité lui demandant de les aider à acquérir un logement. Il leur a promis de faire le nécessaire. Il a profité de sa position pour escroquer les gens et ce avec la complicité de son assistant à qui il remettait pour chaque dossier la somme de 50 dinars. A la fin de l'enquête le juge d'instruction a lancé un mandat de dépôt contre les deux inculpés. Interrogé par le juge lors de son procès, le premier inculpé a reconnu qu'il n'y a jamais eu de plan de construction d'une cité de logement populaire. Il a déclaré avoir encaissé de l'argent de la part des plaignants car ces derniers insistaient à vouloir payer alors que, d'après lui, il n'a jamais promis d'intervenir pour l'acquisition de logement de ce genre. Il a déclaré qu'il n'y a jamais eu de projet de ce genre. Le 2ème inculpé, accusé de complicité a nié avoir encaissé de l'argent ou avoir incité les victimes à engager des frais à n'importe quelle occasion. Les avocats de la partie civile ont demandé des dédommagements aux victimes atteignant les 20.000 dinars. Après les délibérations, l'accusé principal a été condamné à une peine de quarante (40) ans de prison ferme la remboursement intégral des sommes perçues illicitement ainsi qu'à une amende. Son complice a été condamné à une peine de six ans de prison ferme.