La grippe A (H1 N1) fait couler beaucoup d'encre surtout en cette période de la rentrée scolaire. Pour en savoir plus sur les mesures préventives, pour empêcher cette maladie de progresser d'autant plus que ce virus se caractérise sur une évolution rapide et en attendant surtout le vaccin qui ne sera disponible en Tunisie qu'en décembre prochain. Nous avons invité M. Abdelkarim Hamrouni, président du Conseil National de l'Ordre des Pharmaciens. Il nous parle, ici, des mesures préventives qui se résument à l'observation d'une stricte hygiène, du traitement en cas d'atteinte, on attendant le vaccin et d'autres questions. Interview. • Le Temps : Quelle est la situation en ce qui concerne le virus H1 N1, en Tunisie, et quelles sont les mesures qui ont été prises pour lutter contre . -Abdelkarim Hamrouni : Dès l'apparition de ce virus, la Tunisie fut parmi les premiers pays à prendre les mesures adéquates. A cet effet, on a pris les précautions nécessaires. Le ministre de la Santé préside pratiquement tous les jours une commission spéciale représentant toutes les parties concernées. On est, donc, en train de suivre l'évolution de ce virus au jour le jour. On sait qu'il se propage très rapidement. En plus, c'est un virus nouveau et méconnu. Sa mutation ou non reste, aujourd'hui, le point de préoccupation et d'interrogation. • Mais, la situation actuelle ? -On a enregistré en Tunisie, 37 cas, qui ont été guéris totalement et ce qui est très important on n'a eu aucun décès. On craignait cet été l'arrivée des touristes et des émigrés qui pouvaient contribuer à propager l'épidémie. Mais, heureusement, on s'en est bien sorti. Nous espérons que les choses continueront sur la même lancée. En tout cas nous restons très vigilants surtout en cette période de rentrée scolaire. • Quelles sont les personnes les plus vulnérables ? -Les personnes atteintes de maladies chroniques, les diabètes, les maladies cardiovasculaires, les insuffisances respiratoires, les enfants de bas âges. Autant dire, toutes les personnes immuno-déprimées, c'est-à-dire, dont l'immunité est faible. Ces personnes sont prioritaires pour bénéficier du vaccin. Parce qu'il n'y aura pas de vaccin pour tout le monde. Ce vaccin produit par de laboratoires étrangers (Etats-Unis, Australie, Suisse, et autres), sera prêt vers la fin du mois d'octobre. La Tunisie recevra sa part (nous sommes parmi les premiers pays à passer une commande, payée cash), en décembre prochain. • En attendant le vaccin, quelles sont les précautions à prendre ? -Le virus A (H1 N1), présente les mêmes symptômes que le virus de la grippe saisonnière : migraine, courbature, fièvre... La seule différence est qu'il se propage très rapidement. Il faut donc des mesures préventives pour arrêter sa propagation : se laver les mains le plus souvent, éviter les accolades, utiliser des mouchoirs à papier pour se moucher et pour éternuer. Ne pas s'approcher de quelqu'un qui est malade. Bref, observer des mesures strictes d'hygiène. Ce sont les seuls moyens de prévention en attendant l'arrivée du vaccin. • Mais, justement, si la personne est atteinte du H1 N1, y a-t-il un traitement adéquat en attendant ce fameux vaccin ? -Il y a le traitement par le " Tamiflu " qui est un médicament antiviral ou ses génériques. En Tunisie, nous avons le " Saiflu " qui est un générique. Mais c'est un médicament qui ne doit être pris que sur prescription médicale, et il n'est disponible actuellement que dans les structures hospitalières. Il ne sera mis en officine qu'en cas de nécessité absolue. Si, par exemple, l'épidémie du H1 N1, se transforme en pandémie, ici, en tant que président du Conseil de l'Ordre des Pharmaciens, je pense vous affirmer qu'au cas où ce médicament sera mis en pharmacie, les grossistes répartiteurs et les pharmaciens s'engagent à ne rien gagner sur ce médicament, ils prennent juste de quoi couvrir les frais. Et si des laboratoires obtiendraient l'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour fabriquer en Tunisie ce médicament j'espère qu'ils s'engageraient à faire des efforts comme les pharmaciens. • Un mot sur la grippe saisonnière. -Le vaccin pour lutter contre cette grippe sera disponible dans les jours qui viennent en pharmacie (*), fin septembre, début octobre. Nous appelons les citoyens, notamment les personnes vulnérables, à se faire vacciner pour éviter le cumul des deux virus qui est très dangereux. Interview réalisée par Néjib SASSI ------------------------------ (*) Le Temps avait publié l'information dans notre numéro du 15/09/2009, annonçant que " 700 mille doses de vaccin, seront disponibles dans les établissements hospitaliers d'ici la fin de l'année. Le premier arrivage prévu pour la fin d'octobre, se composera de 200 mille doses ".