C'est un criminel "notoire" qui a eu maille à partir avec la justice à plusieurs reprises ; pourtant, il a continué sur la voie, sans le moindre remords... Ses pairs et ses copains disent de lui qu'il était intrépide depuis longtemps déjà, c'est-à-dire depuis le temps où il fréquentait encore l'école primaire d'une cité au Nord-Ouest de la capitale. Or cette intrépidité allait se développer par la suite pour le mener vers ce monde de la délinquance, parvenant en peu de temps à obtenir des galons, puisque devenant un des principaux malfaiteurs de la région. Une fois "promu", il s'est frayé un chemin jusqu'à devenir un des criminels "notoires" de la capitale, une promotion qui va lui coûter plusieurs séjours à l'ombre, puisque touchant un peu à tout, entre autres braquages, agressions et même détournement accompagné d'une tentative de viol. Autrement dit, la prison il s'y connaît assez bien, et les auxiliaires de la justice pareil: elle le connaissent très bien. Ce qui explique qu'il se sentait plutôt à l'étroit dans la capitale, au point de penser la déserter carrément et changer de terrain de chasse, sans pour autant nier son port d'attache qu'il retrouve à l'issue de chaque forfait accompli. Il a effectivement fini par mettre les voiles sur la banlieue nord, un terrain qui ne lui était certes pas familier, mais il comptait plutôt sur sa "compétence", ses propres ressources et autres qualités, entre autres le culot et la témérité. Le bonhomme n'a d'ailleurs pas mis longtemps pour entamer cette seconde phase de sa carrière, juste le temps de s'adapter, sinon se familiariser avec certains endroits et autres points de repères, nécessaires à ses activités et à son évolution. C'est qu'il pensait avant tout aux meilleurs moyens de s'en sortir en cas de pépin ou coup dur. Une fois rassuré, le type s'est enfin lancé, retrouvant manifestement toute sa verve et toutes ses sensations, ce qui lui aurait permis de commettre pas moins de quatre forfaits, coup sur coup ! Sa première victime fut un jeune homme surpris alors qu'il sortait d'une salle de jeu et prié "gentiment" de faire le choix entre la bourse et la vie. Acculé, mais également paralysé tant par l'apparition subite de son agresseur, que par la peur engendrée par le couteau que son vis-à-vis exhibait, le pauvre s'est laissé faire docilement, sans piper le moindre mot. Aussi, fut-il soulagé en moins de deux secondes d'une soixantaine de dinars, un portable valant dans les cinq cents dinars et une montre-bracelet. Il fut certes tout heureux de s'en sortir sans la moindre égratignure, mais il n'a pas manqué toutefois d'aller porter plainte. Et d'un ! Quelques jours plus tard, le gars allait récidiver, s'attaquant cette fois-ci à une jeune fille dont le hasard l'a mise sur sa route, mais le butin récolté fut des plus maigres, puisque la pauvre ne possédait en tout et pour tout qu'une petite somme, quelques dinars qui sont allés malgré tout atterrir dans la poche de l'assaillant. Déçu et non moins frustré, il s'est vengé à sa façon en allant à des attouchements, que la victime aurait subie sans broncher, étant sous la menace du couteau, toujours présent. Et de deux ! Pour le troisième forfait perpétré sur ses nouvelles bases de manœuvre, le gaillard a eu pour cible un quadragénaire, lequel aurait essayé de s'opposer à son agresseur, mais dont le courage lui a coûté d'être poignardé, avant de se voir délesté d'une importante somme d'argent et du portable. Il fut cependant secouru à temps, ce qui lui a permis de rejoindre le soir même le poste de police de la localité afin de porter plainte. Enfin, le dernier coup en date fut commis au cours des derniers jours du mois saint. La victime en fut une mère de famille qui était pourtant accompagnée par son époux. Il faut dire que le malfaiteur a changé de méthode en la circonstance, puisqu'il a opté pour le vol à l'arraché. La pauvre dame, ainsi que le mari d'ailleurs, n'en ont vu que du feu, tant l'attaque fut soudaine et rapide, ne leur laissant en tout cas pas le temps de réagir. Le couple a eu cependant assez de temps pour reluquer à son aise l'agresseur et pouvoir ainsi fournir un signalement détaillé et précis du bonhomme. C'est en grande partie grâce à leur sens, assez développé, de l'observation que les enquêteurs sont parvenus à lui mettre la main dessus le même jour, récupérant ainsi le sac de la femme, contenant, outre ses papiers, la somme de deux cent soixante dinars qu'elle réservait à l'Aïd. Une fois coincé, le sinistre individu n'a pu que se rendre à l'évidence pour avouer les quatre crimes commis...