Le Temps-Agences - La Turquie a demandé hier à Israël de faire cesser la "tragédie humanitaire" à Gaza, excluant un retour aux bonnes relations bilatérales après une série d'incidents tant que souffriront les Palestiniens et que les négociations de paix au Proche Orient seront au point mort. "Ce que nous voulons, c'est qu'on mette fin à la tragédie humanitaire à Gaza, qu'on relance les efforts de paix - aussi bien au niveau des Palestiniens que de la Syrie - et surtout, qu'on redonne la priorité à la paix dans la région", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, en pleine crise entre les deux pays. "Lorsqu'on retournera sur la voie de la paix, ces relations de confiance (avec Israël) seront rétablies au niveau où elles étaient auparavant", a-t-il averti, ajoutant que l'agression israélienne contre Gaza, à la fin de l'an dernier, avait porté "un grand coup aux efforts de paix". Les relations entre Israël et la Turquie, qui sont liés par une alliance militaire, se sont nettement dégradées depuis janvier, lorsque la Turquie a vivement critiqué l'agression contre Gaza. Elles ont connu une nouvelle poussée de fièvre la semaine dernière, lorsque le gouvernement turc a interdit à Israël de participer à des manoeuvres aériennes internationales, en Turquie. Et cette semaine, Israël a vivement critiqué un feuilleton diffusé à la télévision d'Etat turque, qui montre des soldats israéliens tuer délibérément des enfants palestiniens, dont un nouveau né, et insulter des Palestiniens. Evoquant l'annulation des manoeuvres militaires, le chef de la diplomatie turque a prévenu quant à lui que "tant que la tragédie humanitaire se poursuivra à Gaza, qu'on ne nous demande pas d'apparaître sur la photo" avec des militaires israéliens. Il a rejeté toute velléité anti-israélienne de la part de la Turquie, rappelant "à quel point" Ankara a déployé des efforts, l'an dernier, pour agir en médiateur entre la Syrie et Israël, sur la question du plateau du Golan. "Bien que pas un seul missile (palestinien) n'ait été tiré de Gaza sur Israël depuis huit mois, les enfants de Gaza n'ont pas d'écoles, les gens n'ont pas de maisons pour s'abriter... Comment un pays tel que la Turquie resterait silencieux sur ce sujet ?", a-t-il dit. Depuis l'éclatement de la crise avec Israël, M. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs poursuivi sa politique de rapprochement avec ses voisins, dont la Syrie et l'Iran, ennemi juré d'Israël, où il se rendra à la fin du mois.