Arbitre M. Désiré (Côte d'Ivoire) Le match de Maputo qu'il faudra gagner sera beaucoup plus difficile que celui d'Abuja. Face à des Mozambicains habiles balle au pied et rapides., il faudra à la fois adopter une stratégie audacieuse et rester sur ses gardes. L'équipe de Tunisie jouera, cet après-midi, à Maputo sa qualification pour la phase finale du Mondial, l'été prochain, en Afrique du sud. Elle n'a pas loupé la marche « mondiale » depuis 1998 et, pour perpétuer la tradition, l'équipe de Tunisie doit absolument traverser de sa force et de ses habitudes les 90 minutes qui vont forger son destin. La tâche des « Rouges » ne sera pas aisée, faut-il l'avouer, face à des Mozambicains déterminés à gagner eux aussi pour accrocher le troisième wagon de la CAN, objectif avoué de leurs rivaux kenyans opposés, à la même heure à Nairobi, à nos rivaux nigérians. En un mot, nous ne devons compter que sur nous-mêmes. Au moment où ils se présenteront sur le terrain cet après-midi à Maputo, les Tunisiens auront sans doute une pensée à leur match d'Abuja où ils avaient la possibilité de plier l'affaire, de nous éviter ces moments de stress et d'obtenir leur ticket pour Johannesburg. Mais il y'avait dans la rigueur et la rugosité de l'équipe de Tunisie quelque chose qui l'avait escortée tout au long de ces éliminatoires et qui devrait la conduire en Afrique du sud l' été prochain. A Abuja, l'équipe de Tunisie avait joué un bon match sur le plan tactique, avec les sacrifices Jemaâ, l'abattage des récupérateurs, la discipline des latéraux. Mais cet après-midi face au Mozambique, en dépit du désavantage du terrain, il faudra s'occuper de la deuxième partie du programme, sur le double plan technique et mathématique. L'animation offensive devra être infiniment supérieure et « constante » (une seconde mi-temps difficile sur le plan offensif à Abuja), ce qui devrait s'esquisser assez naturellement, dès lors que les latéraux, et particulièrement Mikari, recommenceront de monter et que Ragued et Korbi (alternativement) oseront se projeter plus régulièrement vers l'avant en évitant de se découvrir et en conservant cet équilibre qui faisait la force de l'équipe.
11 qui font 23... Mais, dans ce match, ce n'est pas la tactique qui compte, c'est le but. Il en faudra, bien entendu, marquer pour gagner, mais il faudra également «éviter d'en prendre. Les joueurs savent donc comment attaquer ce match. Coelho n'a pas cessé de le répéter : « On ne va pas être des fous pour placer dans une même équipe cinq ou six attaquants. Tout en optant pour une stratégie plus audacieuse, il ne faudra pas laisser l'initiative à l'adversaire dont les joueurs sont habiles techniquement... » Les camarades de Haggui ne gagneront, toutefois, pas ce match en comptant seulement sur leur expérience et leur notre maturité tactique, loin de là. Ils iront en Afrique du sud en faisant preuve à Maputo d'une solidarité à toute épreuve. Sur ce point, il n'y' a aucun souci à se faire. Ils seront comme un seul homme. A Jerba et jusqu'au coup d'envoi de cette « finale », ils étaient 23. Cinq jours pendant lesquels les vingt trois se comptent encore vingt trois. Cet après-midi, à 14H00, le groupe aux vertus tant vantées, va se scinder immanquablement en deux : ceux qui joueront et ceux qui regarderont les autres jouer, ceux qui, sur le banc, s'efforceront de soutenir leurs camarades. A ces derniers, on ne leur dira jamais assez qu'une qualification pour la Coupe du monde s'obtient à vingt trois pas à onze...