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Publié dans Le Temps le 30 - 03 - 2007

Il avait toujours exprimé le contraire de ce qu'il pensait. trapu, aux moustaches bien fournies et au regard perçant avec des yeux noirs qui paraissaient bien plus grands qu'il ne l'étaient derrière des lunettes en écaille, « Stoura » avait entrepris une longue carrière d'enseignant à l'école primaire.
Il essayait toujours d'être sobre tant dans son comportement que dans sa tenue vestimentaire, avec le nœud papillon qui ne le quittait jamais même le dimanche, sa seule journée de repos, quand il ne donnait pas des cours particuliers chez lui.
Il avait pour cela aménagé le garage de sa seule propriété qu'il avait héritée d'ailleurs de son défunt père. Cependant il n'en était pas le seul héritier, puisqu'il avait trois sœurs. Mais celles-ci étant mariées, n'avaient pas besoin d'y habiter et n'avaient pas cherchées de ce fait à l'embarrasser pour exiger leurs parts d'héritage. Stoura avait fini par en devenir le propriétaire de fait, voir de droit par une possession acquisitive, cette maison n'étant pas enregistrée au cadastre. A ses élèves il avait toujours inculqué les règles de bonne conduite et de bienséance : Amour du prochain, sacrifice abnégation et le reste. Bref toutes les règles de bonne morale, qu'il omettait d'appliquer à lui même.
Les relations avec sa femme se dégradèrent au fil des années, après que celle-ci eut enduré et souffert de son attitude incorrecte et sa conduite indigne d'un père de famille éducateur de surcroît.
Il y allait dur sur la bouteille et avait sans cesse des relations extra conjugales à cause desquelles il dilapidait son argent pour laisser sa famille dans le besoin.
Il attendait toujours les vacances pour faire des escapades, sans se soucier de sa pauvre femme et ses deux enfants en bas âge qui ne cessaient de s'inquiéter pour lui.
Dans ses relations avec ses élèves, bien qu'il ne dépassait pas les limites de la correction, il favorisait tous ceux d'entre eux, qui voulaient bien « faire l'étude » chez lui, ce qui lui permettait d'arrondir ses fins de mois.
A la retraite, il s'était quelque peu ressaisi, surtout que ses enfants avaient grandi et que sa femme renonça à l'idée de divorcer qui l'avait longtemps préoccupée.
Il continua à donner des cours particuliers dans son garage. Il s'était laissé pousser la barbe et devint subitement pieux divorçant avec la bouteille.
Il s'introduisit dans une troupe de chants liturgiques qui se produisait dans des galas publics ce qui permettait a Stoura de gagner quelque argent supplémentaire.
Mais au fond de lui-même était-il convaincu de cette métamorphose ?
Un jour en donnant son cours privé dans son garage, il étonna ses élèves par cette contradiction notoire qu'il avait, entre ce qu'il exprimait et ce qu'il pensait réellement. Il parlait du grand poète arabe « El Moutanabbi » du 10ème siècle.
« C'était un homme qui savait vivre. Il cherchait le profit derrière la poésie qu'il composait pour le souverain arabe Seïf Addaoula ou le gouverneur d'Egypte Kaffour. Celui-ci n'ayant pas satisfait à sa demande, il l'avait dénigré par la poésie également. C'est très fort. Il faut un poète de sa trempe pour le faire ! »
après avoir donné à ses élèves son propre avis sur ce poète, il leur demanda d'écrire sous sa dictée ceci :
« La poésie d'Al Moutanabi a toujours été entachée d'hypocrisie car il n'a jamais été sincère ni avec « Kaffour » ni avec « Seïf Adaoula » d'ailleurs rien que pour cette raison on ne peut pas le considérer comme un vrai poète ».
« Mais, monsieur, vous nous disiez, il n'y a pas un quart d'heure, juste le contraire de ce que vous venez de nous dicter ». lui dit un élève, étonné « Bien sûr ! avec ce que je vous ai dit, qui est d'ailleurs le fond de ma pensée, vous risquer d'avoir une mauvaise note.
Alors il vaut mieux éviter cela, quitte à exprimer le contraire de sa pensée. Car de toutes façons il n'y a pas qu'une seule vérité, mais plusieurs. C'est la vie qui m'a appris cela peu importe si vous ne le comprenez pas aujourd'hui. Vous le comprendrez certainement un jour ! ».


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