Du haut de la tribune de l'Assemblée générale de l'ONU, Yasser Arafat, alors président de l'organisation de la Palestine s'adressait au monde le 13 novembre 1974 en ces termes émouvants: "Pourquoi ne pourrais-je pas rêver? Pourquoi ne pourrais-je pas espérer? La révolution ne consiste-t-elle pas à traduire dans les faits, les rêves et les espoirs? Alors agissons ensemble pour que mon rêve devienne réalité, pour que je puisse revenir d'exil avec mon peuple en Palestine… dans un unique Etat démocratique que où chrétiens, juifs et musulmans vivraient dans la justice, la fraternité et le progrès. L'appel d'Arafat est tombé dans des oreilles sourdes. Les Palestiniens ont été délaissés par la communauté internationale et abandonnés à leur triste sort. Le 15 novembre 1988, ils décident de forcer le destin et proclament à Alger la création d'un Etat palestinien avec Al Qods comme capitale. Un Etat reconnu par l'Assemblée générale de l'ONU mais ne disposant ni de terre, ni d'institutions, ni d'armée, ni de frontières. Néanmoins, un espoir rejaillit au mois de septembre avec les accords d'Oslo. L'Autorité palestinienne est née et reconnue comme seule représentante de la population de Cisjordanie et de Gaza. Un processus provoquant l'attribution progressive de l'autonomie aux Palestiniens pour aboutir à la création de leur Etat indépendant. La suite n'est qu'une succession d'événements tragiques. La proclamation de l'Etat palestinien en 1988 s'avère être une coquille vide. Aujourd'hui, le processus mis en marche par les accords d'Oslo est caduc et rien ne laisse présager une situation meilleure pour les Palestiniens. Israël renforce sa mainmise sur les territoires occupés avec un constant morcellement de la Cisjordanie et un étranglement de la bande de Gaza. Et tout ce manège se déploie sous l'œil de l'ONU qui se complait à demeurer dans l'expectative et à adopter une attitude nihiliste… Et avec l'aval de l'Occident, entièrement aliéné aux thèses de l'occupant israélien, leur garantissant assistance, protection et impunité. Encore un anniversaire morose dans les territoires palestiniens. Il est vrai que la création promise d'un Etat indépendant paraît de plus en plus incertaine.