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L'irréparable « erreur » de 1947
Chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 30 - 11 - 2012


Par Hmida BEN ROMDHANE
Le président palestinien Mahmoud Abbas a présenté hier, jeudi 29 novembre, sa demande à l'ONU pour la reconnaissance de la Palestine comme «Etat observateur non membre», un statut similaire à celui du Vatican. Le choix de cette date n'est pas fortuit bien sûr. Il y a soixante cinq ans jour pour jour, le 29 novembre 1947, le Conseil de sécurité de l'ONU avait voté sa résolution 181 portant création de deux Etats, l'un pour les Palestiniens, l'autre pour les Israéliens. Le refus par les Arabes de cette décision de la communauté internationale a eu des conséquences désastreuses.
Il y a un an, en novembre 2011, Mahmoud Abbas a étonné plus d'un en confiant au journaliste Enrique Zimmerman qui l'interviewait sur la deuxième chaîne israélienne que «le refus du plan de partage par les Arabes était une erreur que je tente aujourd'hui de réparer».
Rien ne sert de conjecturer sur l'évolution de l'histoire moyen-orientale si les Arabes avaient accepté le plan de partage. Peut-être cette histoire aurait-elle été aussi sanglante. Il suffit pour s'en convaincre d'avoir en tête la rengaine d'«Eretz Israël» et l'expansionnisme inhérent à l'idéologie sioniste. Toujours est-il que de nombreux intellectuels et politiciens arabes qualifient le refus du plan de partage d'«erreur catastrophique».
On ne peut pas douter de la bonne volonté du président Abbas, mais force est de constater qu'il y a une disproportion vertigineuse entre l'ampleur de l'«erreur» et de ses conséquences dramatiques qui n'ont cessé de s'aggraver depuis 65 ans d'une part, et les moyens très limités dont dispose la direction palestinienne pour la «réparer», d'autre part.
Cette disproportion, on la retrouve dans toutes les tentatives palestiniennes de «réparer» cette erreur, et notamment dans la proclamation de l'Etat palestinien par l'OLP le 15 novembre 1988 à Alger.
Les tentatives internationales de «réparer l'erreur» de 1947 ont toutes échoué. Des accords d'Oslo de septembre 1993 à la conférence d'Annapolis de novembre 2007, parrainée par George W. Bush, en passant par la conférence de Camp David d'août 2000, parrainée par Bill Clinton, aucune n'a fait avancer «le processus de paix» israélo-arabe d'un iota. La raison est très simple : l'absence absolue de neutralité et d'impartialité de la part des Etats-Unis qui, depuis la guerre de 1967, se sont rangés avec armes et bagages aux côtés d'Israël.
On retrouve cette partialité américaine chaque fois que la question des droits palestiniens se pose sur la scène internationale. Elle risque de se manifester encore une fois aujourd'hui lors du vote de l'Assemblée générale de l'ONU sur la demande de Mahmoud Abbas, puisque Washington a tout fait pour dissuader celui-ci, utilisant même les menaces de rétorsion financière contre l'Autorité palestinienne.
On s'étonnera toujours de cette constance américaine dans le soutien indéfectible à la politique israélienne, c'est-à-dire à la politique de colonisation, d'agression, d'expulsion, de bombardements de civils et autres crimes de guerre. Dans le cadre du conflit israélo-arabe, de 1967 jusqu'à ce jour, aucune présidence américaine n'a jugé de son devoir de défendre le droit international, ni de s'opposer sérieusement à la colonisation de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie, ni de se placer entre la victime désarmée et l'agresseur surarmé. Ces attitudes de simple bon sens ont été superbement ignorées par les présidents Johnson, Nixon, Ford, Carter, Reagan, Bush père, Clinton, Bush fils et même par Barack Obama dont l'élection en novembre 2008 a soulevé tant d'espoirs, vite déçus, dans le monde arabe et islamique.
On s'étonnera autant de la capacité du peuple israélien d'avaliser des décennies durant les décisions catastrophiques de ses dirigeants et de les soutenir aveuglément dans leur politique de perpétuation et d'aggravation des injustices infligées au peuple palestinien. On s'étonnera également de son incapacité à prendre conscience de la «grande erreur» de ce conflit, commise côté israélien, et de sa complaisance avec ses dirigeants dont la persistance dans l'erreur est à l'origine de tous les drames qui secouent la région depuis la guerre de juin 1967.
En effet, c'est en 1968 que les dirigeants israéliens ont commis «l'autre grande erreur» de ce conflit consistant à entamer la construction à grande échelle de colonies à Jérusalem-Est, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Cette erreur fatale a changé radicalement la nature du contentieux israélo-arabe, le transformant en conflit inextricable d'une incroyable complexité. Le peuple israélien a non seulement fait preuve d'indifférence et d'apathie face à cette grave erreur, mais il l'a financée en acceptant qu'une partie de l'argent du contribuable aille vers la construction de dizaines de milliers de logements pour colons et de routes de contournement en Cisjordanie interdites aux voitures palestiniennes.
Grâce à la politique de confiscation systématique des terres palestiniennes, aujourd'hui Israël contrôle un territoire deux fois plus grand que celui qui lui a été alloué par la résolution du 29 novembre 1947. Ce fait colonial unique au monde en ce début du troisième millénaire a été rendu possible par l'obstination dans l'erreur de la politique d'expansion territoriale des Israéliens d'une part, et par le soutien inconditionnel que ce pays trouve depuis 45 ans auprès des grandes puissances influentes, d'autre part.
Aujourd'hui, les Palestiniens tentent une nouvelle percée diplomatique. Le refus de Washington et de Tel Aviv de répondre favorablement à la demande de Mahmoud Abbas aura pour résultat immédiat d'affaiblir encore plus celui-ci et de renforcer l'extrémisme contre lequel Israël et les Etats-Unis prétendent engager le combat. Si la fuite en avant a toujours été l'une des principales caractéristiques de la politique des dirigeants d'Israël, on comprend mal la disposition de la Maison-Blanche à se laisser entraîner si facilement dans cette fuite en avant.
Le président Obama a été réélu pour un second mandat et, par conséquent, sa politique n'est plus entravée par des soucis électoraux. C'est une occasion en or pour lui de remettre la diplomatie américaine, vis-à-vis du Moyen-Orient, sur la voie de la justice et du respect du droit international. Mais il y a de fortes probabilités que cette occasion soit ratée, si l'on en juge par l'alignement de la position du président américain sur celle du Premier ministre israélien concernant l'initiative de Mahmoud Abbas. Pourtant un peu de bon sens aurait convaincu l'un et l'autre de soutenir le président palestinien qui a largement fait la preuve de son engagement contre la violence et pour un règlement politique du conflit israélo-arabe.


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