• Deux militants du Fatah tués Le Temps-Agences - Un nouveau cessez-le-feu était à l'épreuve hier à Gaza, dans un climat de défiance après la mort de deux activistes du mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, peu après son entrée en vigueur dans la nuit. Les deux activistes, membres d'un important clan familial, ont été tués avant l'aube dans de violents accrochages avec des membres du Hamas et sa "force exécutive", à Moughrabi, un quartier du sud de la ville de Gaza. Onze autres personnes ont été blessées dans ces combats. Dans la matinée, le calme est graduellement revenu dans les rues de Gaza et aucun incident armé n'a été rapporté. Dans le quartier Moughrabi, les traces des violences de la nuit étaient visibles. Sur le mur d'un magasin de légumes auquel des hommes armés ont mis le feu, on pouvait encore apercevoir l'impact d'une roquette. "Des hommes du Hamas ont brûlé mon échoppe à cause de la photo de Yasser Arafat, parce que je soutiens le Fatah", a accusé le propriétaire, Youssef Al-Yazji, 57 ans. Quatre voitures ont été brûlées hier dans le quartier et des rafales ont été tirées lors des funérailles des deux activistes tués, selon des témoins. Autour de la résidence et des bureaux de la présidence à Gaza, des membres de la Garde présidentielle étaient encore déployés et des barrages ont été maintenus sur les principaux accès. La présence d'activistes armés dans les rues se faisait en revanche beaucoup plus discrète. Devant l'urgence de la situation, les violences partisanes ayant fait surgir le spectre d'une guerre civile, le président Abbas et le Premier ministre issu du Hamas Ismaïl Haniyeh ont annoncé avant hier soir un nouveau cessez-le-feu, entré en vigueur à 22H00 HT, à la suite d'une médiation du chef de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), Ekmeleddin Ihsanoglu, et d'émissaires égyptiens. Cet accord, le deuxième en 48 heures -le premier ayant tenu moins d'une journée- prévoit notamment le retrait des hommes armés des rues. M. Ihsanoglu s'est entretenu à Ramallah avec M. Abbas pour la deuxième fois depuis avant hier. A l'issue des discussions, il a fait état d'un "déblocage dans l'impasse politique" entre le Fatah et le Hamas. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert a émis le souhait que cessent ces violences. "Nous ne sommes pas heureux de voir la violence entre le Fatah et le Hamas. Nous le serions plus si un cessez-le-feu intervenait entre les factions", a affirmé M. Olmert à l'issue d'une rencontre à Al-Qods avec son homologue norvégien Jens Stoltenberg. Par ailleurs, trois roquettes tirées depuis la bande de Gaza se sont abattues hier sur le sud d'Israël sans faire ni victime ni dégâts, a indiqué une source militaire israélienne. Dans un village du nord de la Cisjordanie, deux militants du Jihad islamique ont été tués par l'armée israélienne, selon des témoins et des sources médicales. Par ailleurs, le Patriarche latin de Jérusalem Michel Sabbah a dressé un sombre tableau de la situation dans les territoires palestiniens, dans son message de Noël, qui arrive selon lui, "cette année encore, dans les mêmes conditions de mort et de frustration".