Jeudi 26 novembre. Aux alentours de 16 heures. Un automobiliste s'arrête à la gare de péage de Mornag. Demande à acheter une carte magnétique. - Votre nom, demande le préposé à la vente. - Pourquoi ? demande l'usager. - C'est pour vous ouvrir un compte client précise le vendeur. - Mais je n'en ai pas besoin et je n'ai rien demandé ! s'étonne l'usager.` - Alors, pas de nom, pas de carte ! décrète le vendeur sur le ton d'un adjudant contrarié. Las, devant tant de bêtise, l'usager décline son nom et avance les 63 dinars : prix de la carte. - Encore 300 millimes exige le " vendeur-adjudant " contrarié ! - Et c'est pourquoi ? s'inquiète l'usager, énervé. - Prix du timbre, laisse tomber l'adjudant en lui tendant une facture fraîche sortie tout droit de l'ordinateur mentionnant les 300 millimes, prix du timbre. Machinalement et sans demander son reste, le client casque et rebrousse chemin. Au volant de sa voiture il réfléchit. Il réfléchit à son droit de passer inaperçu comme monsieur-tout-le-monde, confisqué par les agents de Tunisie Autoroutes. Il réfléchit à l'excès de pouvoir des agents de Tunisie Autoroutes de lui imposer une facture sans préavis. Il réfléchit à l'entourloupe de Tunisie Autoroutes de lui rafler 300 millimes. Il se surprend à compter le nombre de clients qui auraient amèrement goûté à la même mésaventure. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, dit-on, et les petites entourloupes, alors, elles rapportent combien ? Les rapports entre l'administration et les citoyens ont besoin d'être " rehumanisés ". Et les rapports doivent être fluides et sûrs : comme un colis à la poste même sans timbre, ce n'est pas grave.