Retour de vacances, les batteries rechargées, et la tête plein les souvenirs. Certains sont heureux et d'autres irritants. Vivent les vacances, malgré tout. Les Tunisiens sont de plus en plus nombreux à prendre des vacances. La répartition des fruits de la croissance, c'est du concret. On s'évade, on prend l'air et on quitte le cadre urbain trop bétonné, trop bruyant, trop saturé. Et, on voit du pays. Le pêché mignon des gens de la météo Se mettre au vert, c'est devenir accro du bulletin météo, adieu quotidiens, magazines et toutes autres feuilles de chou. Quand la canicule persiste, les gens de la météo sont gênés pour les estivants et alors ils font au mieux pour que ça cesse afin de nous protéger des excès de «RA», l'implacable. Et avant de nous quitter, ils ont toujours envie de nous faire une fleur et nous promettent pour le lendemain un petit 32 degrés à l'ombre. L'ennui c'est qu'en haute saison, il n'y pas d'ombre. De les voir compatir pour nous à cause des caprices du soleil, cela nous touche. Qu'ils soient assurés de notre sympathie. Ils sont tous mignons, ils font leur boulot de manière pathétique. La route, le calvaire Evidemment avec 1.200 km de côte on vadrouille, l'été. C'est sympa de faire donner la «petite populaire» sur la route. Un joli sentiment de liberté et d'indépendance. Mais quel casse-tête aussi. Il faut composer avec les hooligans qui jettent leurs cannettes ou leurs «cadavres» de verre et de plastique en roulant. Comment leur expliquer que ces emballages sont très dangereux pour les autres automobilistes ? Je mesure l'ampleur du travail à faire avec ces gens. Il y a d'abord un effort de pédagogie pour les rappeler au respect d'autrui, premier acquis de civisme. A supposer qu'ils y soient réceptifs, il faut les sensibiliser au fait que le pays est à cette période de l'année visité par des millions d'étrangers et qu'ils pourraient rapporter nos actes d'incivilité, ce qui dégraderait beaucoup notre image à l'extérieur. Et par-delà on mesure le gâchis économique. Conditionner 30 centilitres de limonade ou de bière dans une cannette dont le coût est au multiple du contenant, c'est peut-être à reconsidérer. Cela revient trop cher à la collectivité nationale qui importe le précieux métal. Tunisie autoroute, à l'écoute ? Sur route, fréquemment il faut affronter les misères des flux de semi-remorques. Et là j'en appelle à l'Association de la Sécurité routière. Ne peut-elle pas nous relayer auprès de qui de droit pour réglementer les horaires de circulation de ces engins qui encombrent les routes locales et exaspèrent les automobilistes les poussant à des actes de dépassement trop risqués, inexcusables mais irrépressibles parfois ! On aimerait aussi qu'elle nous relaye auprès de Tunisie Autoroute pour qu'elle s'active à réparer le couloir droit des autoroutes. Le couloir droit sur tous les parcours autoroutiers est toujours en moins bon état que celui de gauche et parfois il est dangereusement délabré. Ce serait sympa également qu'elle intercède auprès du même opérateur afin qu'il facilite la vente des cartes de péage très difficiles à acquérir. La vente se fait soit au siège -peu connu du grand public-, ou sur site aux postes de péage. Acheter une carte est un acte plus que salvateur quand on voit la longueur des files d'attente au poste de Mornag en direction de Hammamet. Si c'est là que vous décidez de l'acheter, autant vous prévenir, c'est long. On ne peut garer la voiture que sur l'aire de repos de droite. Il faut ensuite revenir à pied et enjamber tous les plots de cabines de péage, ce qui est risqué. Ne pas se pointer entre 13 et 14 h -moment de repos du personnel. Quand vous y êtes, le contact n'est pas simple car trop de vitres vous séparent du préposé. Quand les cartes sont disponibles, une fois que vous êtes servi, vous devez attendre deux heures avant que la carte neuve soit activée. On bénéficie tout de même d'une réduction de 10% sur le tarif. Mais pour la recharge, on promet des automates, toujours est-il que pour l'instant, il faut soit repasser au bureau de l'autoroute soit audit siège tout aussi méconnu et éloigné. On peut tout de même nous autoriser à le faire à partir d'une carte de crédit via le Net ou d'un DAB à l'instar de ce que font les opérateurs téléphoniques. Il faut se mettre à jour ! Le paradis pour les bronzés, l'apartheid pour les basanés L'été, la destination royale reste la mer. On appartient aux CSP de plus en plus nombreuses, par la grâce de la croissance devenue irréversible, qui peut accéder, avec le concours des amicales professionnelles, aux hôtels. Et là, bonjour les incivilités ! Aucun moniteur pour nous encadrer dans la journée. Trop d'étudiants désuvrés ne demanderaient qu'à faire les GO l'été sur les plages d'hôtels pour 'un bol de riz''. A côté de nous, les clients des TO sont chouchoutés à souhait. Quand on paie un séjour à prix d'or au regard des tarifs payés par les clients des TO, on est en droit de demander une prise en mains pour le divertissement. L'entraînement d'aquagym, la séance de relaxation, puis les cours de salsa, on aimerait y goûter. Car lorsqu'on resquille dans un groupe de touristes, on est regardé comme un Jean Valjean. Prière, une réaction prompte messieurs les hôteliers et rendez-vous l'été 2010 ! Le tourisme local apporte un appoint considérable à la profession, alors un peu d'égards. Et moins de surfacturation. La carte de portable à 6 dinars au lieu des 5,300 dinars de prix public dans les boutiques d'hôtels, c'est de l'abus. Messieurs les opérateurs (téléphoniques), surveillez votre business. J'adresse le même appel aux distributeurs d'eaux minérales. Dans certaines villes touristiques, les dépassements sont révoltants. A titre d'exemple, prenons la bouteille d'1/2 litre d'eau minérale à 400 millimes parfois, et encore pas des marques les plus réputées lesquelles disparaissent mystérieusement des rayons de commerce l'été au profit des restaurants et cafés, nous dit-on. Il y a de quoi bénir la SONEDE qui ne facture le mètre cube, c'est-à-dire 1.000 litres, qu'à 300 millimes. Faites le rapport, il est de un à mille. Et des plagistes toujours fâchés avec les bonnes manières Point de détail. Vous êtes à l'hôtel, vous pensez avoir droit au matériel de plage. Il faut déchanter, vous payerez parfois le parasol et régulièrement la transat. En cas de matelas, rajouter la bagatelle de 2 dinars dans certains établissements. Et, le plagiste n'est pas tout le temps disponible pour vous délivrer le reçu et déplacer le matériel en question que vous ferez vous-même dans bien des cas. Et pas de découpage horaire. Que vous l'occupiez pour une partie de la journée ou la journée entière, c'est toujours plein tarif. Le parasol porte fréquemment sa chéchia de chaume. C'est bien, ça rappelle les tropiques, et ça arrête le soleil. Mais cette chaume est plantée sur un pieu qui ne rappelle rien du tout et elle est maintenue par une structure en rond à béton la plupart du temps rouillée et qui vous rappelle que vous baignez dans l'exotisme, c'est-à-dire l'irrespect du client. Un parasol correct et digne de ce nom est-il hors de portée ? Vivement la mise à niveau des hôtels. Mais par-dessus tout, à qui se plaindre ? L'ennui c'est que cela arrive y compris dans des établissements classés cinq étoiles. Il faut payer pour le voir ! La fronde des éditorialistes L'été semble déplaire aux éditorialistes. A l'arrivée de la saison, on les voit se déchaîner contre la séance unique. ABA, ma collègue qui s'est joint au cortège, est allée plus loin en titrant les colonnes de notre cher Webmanagercenter : La séance «unique est-elle inique ?». Et, attention, elle a eu de l'écho. Les brûlots contre la séance unique deviennent des réguliers et tous s'y mettent. Le crime de la séance unique est qu'en compactant les deux vacations (8 à 12h et 14 à 16 h), elle retire deux heures du total. Il est vrai que l'été, la journée de travail est de six heures d'affilée au lieu des 8 h de la double séance. Mais les éditorialistes oublient qu'il y a annualisation des horaires et que dans les services surtout, car l'industrie est moins touchée par le «fléau», les deux heures en question sont répercutées sur les horaires d'hiver. Cela fait que dans les assurances, par exemple, on commence le matin dés huit heures moins dix et on finit à 5h 10'. Juste pour rire, une petite «colle» à nos confrères dépités par notre propension au farniente : 'La productivité au travail est-elle fonction de la longueur des horaires ou de l'intensité des cadences ?''. Hein ! Toutefois, pour l'été 2009, les plus «excités» n'ont pas fait leur ramdam habituel contre Ramadan car il nous a fait le «cadeau», selon eux, de se dérouler pendant la parenthèse estivale, épargnant au pays 30 jours de séance unique supplémentaire. Ils doivent être bien contrariés de voir que l'opinion se détourne de leur colère faisant du mois de l'abstinence une parenthèse rabelaisienne célébrant la bonne chère et les divertissements, ce qui est, soit dit en passant, une pirouette de bon goût. Et si c'était là le secret de l'affaire. Que ramadan soit la période de détente qui permet au Tunisien de préserver son équilibre. Qui songerait reprocher aux Allemands d'avoir des festivals de bière qui s'éternisent pendant quelques semaines. De la mesure voyons ! Et de la clémence, il faut apprendre à être «miséricordieux», diable ! Pub : l'overdose Pendant ramadan, la télé épouse l'air du temps et à son tour de nous gaver, à l'excès, de spots publicitaires. Et en la matière, la télé se prévaut d'une énorme casuistique. Les premières années, la pub était accaparée par le yaourt qui a été rejoint par la «chemia», puis par les pâtes alimentaires et enfin les opérateurs télécoms. L'acquis aujourd'hui, c'est le panachage. Mais l'outrance c'est la pub pendant les sitcom. C'est abusif de couper une dif' en cours et de flanquer des spots de pub. Mais le désespoir c'est la fréquence de diffusion en soirée. On ne nous fera pas détester Oussama Mellouli, que nous portons dans nos curs, et on ne se lassera jamais de le voir, mais trois fois dans la même soirée, ce peut-être contreproductif pour la marque de son sponsor. Heureusement qu'il y a une banque de la place qui a pensé à une présence médiatique opportune. Nous sommes jeûneurs et entrepreneurs, et ses recettes sur la manière de communiquer et de composer avec un banquier étaient très opportunes. Le e-dinar L'avantage pendant les vacances est que les étudiants peuvent s'inscrire à distance. C'est tellement reposant pour les parents. Mais si on n'a pas besoin de se rendre à l'université pour sinscrire, néanmoins on doit se déplacer au bureau de poste. En effet, le règlement des inscriptions se fait exclusivement par e-dinar. Les cartes délivrées par les banques devraient pouvoir y pourvoir, également. Le «clou» de l'affaire Le secret du congé, les gens l'oublient, est qu'il est payé. Eh, oui ! Magnifique trouvaille. Pendant qu'on flemmarde, on touche. Du régal ! L'ennui c'est que les bonnes choses, hélas, elles aussi, ont une fin et il va falloir retourner se coller à son agenda et aux rendez-vous. Mais cela ne nous est pas pénible l'année où le pays déclare l'année 2009, «année» de la productivité. Vivement, quand même, les prochaines vacances.