Tunis, Le Temps : C'est un escroc notoire, connu sous le sobriquet de « général », qui comparut dernièrement devant le tribunal de première instance de Grombalia pour répondre d'une série d'opérations d'escroquerie. Il a déjà à son crédit 78 ans de prison pour des affaires similaires. Qui est exactement cet énergumène ? Etabli dans la région de Zaghouan ce quinquagénaire se présentait en tant que général de l'armée d'où le sobriquet qu'on lui a collé. Il était prêt à rendre tous les services possibles et imaginables, de l'intervention auprès des administrations publiques ainsi que les ambassades, jusqu'à l'établissement de toutes cartes ou documents officiels pour lesquels il usait de tous les moyens de falsification de contrefaçon, et de manœuvres frauduleuses, allant même jusqu'à se déplacer en voiture administrative avec uniforme et chauffeur, s'il vous plaît ! Il promettait à tout le monde monts et merveilles, en faisant croire qu'il était dans ses pouvoirs de tout leur faire obtenir : visas, passeports, certificat de propriété de tout terrain même si celui-ci présentait des difficultés matérielles ou légales. Tout cela moyennant financés évidemment. Les gens qui tombaient dans le piège, réalisaient tardivement que ses promesses n'étaient qu'un mirage, surtout lorsqu'à un moment il s'était éclipsé pour ne plus donner signe de vie. Les victimes ne purent que porter plainte, en donnant les signalement du malfaiteur. Un avis de recherche fut lancé contre ce dernier, et les agents de la Garde nationale ont pu après un certain temps lui mettre la main dessus. Une perquisition à son domicile permit de découvrir un certain nombre de faux documents ainsi que des cachets officiels contrefaits et des plaques minéralogiques portant de faux numéros. Inculpé de faux, usage de faux, fausse qualité, escroquerie et contrefaçon de cachets officiels, il éclata en sanglot devant le tribunal, déclarant qu'étant démuni et sans aucun emploi, il fut encouragé par une tierce personne qui l'avait initié à l'escroquerie. Atteint d'une maladie chronique, il fut, déclara-t-il, dans l'obligation de se procurer de l'argent tant pour se faire soigner que pour subvenir aux besoins d'une famille nombreuse, acculée à coucher à la belle étoile, après l'expulsion par son propriétaire de la maison qu'il louait pour non paiement de loyer. Certes, c'est une situation pénible, n'empêchant pas, hélas, qu'il soit passible, après les multiples opérations qu'il a commises, d'une très lourde peine d'emprisonnement.