"A force d'être juste, on est souvent coupable" Cette citation de Pierre Corneille se justifie à plus d'un titre, ne serait-ce que par les multiples actes commis par ceux, qui s'estimant lésés, finissent pas se faire justice eux-mêmes. Ce qui est prohibé par la loi afin d'éviter que sévisse la loi de jungle. Cependant des personnes mues par un sentiment d'injustice dans leurs rapports avec des proches finissent par succomber à leurs instincts de vengeance, en agissant souvent sous l'emprise de l'emportement et de la colère. Une colère qui engendre souvent des drames. Dans le cas d'espèce, un vieillard frisant les 90 ans, a été inculpé d'homicide volontaire. Il avait déjà fait sa vie et fondé un foyer, lorsqu'il était à la force de l'âge. Après le décès de sa première épouse, il convola en secondes noces. Mais sa deuxième épouse fut rappelée à Dieu, peu de temps après. Il décida à un moment donné de ne plus se marier. Mais devenant de plus en plus âgé et ayant besoin d'une compagne, il se résigna à se marier une troisième fois. Ce n'était pas du tout un mariage d'amour, mais plutôt un mariage de raison. D'autant plus que l'épouse qu'il avait choisie était légèrement attardée sur le plan mental; mais il en fut tout à fait satisfait car elle remplit le vide qu'il y avait autour de lui, surtout qu'il n'avait pas eu d'enfants. Il ne manquait pas de son côté de prendre soin d'elle et de veiller à sa santé. Tout allait bien avant le jour du drame, lorsque le jeune homme, qui trouva malheureusement la mort, vint troubler semer le trouble au foyer du nonagénaire. Ce jour là, ce dernier sortit comme à l'accoutumée pour se rendre à la mosquée. Profitant de ce moment propice le jeune homme frappa à sa porte. Sa femme vint ouvrir, et elle fut surprise par l'audace de l'intrus qui pénétra dans la maison sans qu'il y fut invité. Puis il put en usant d'ascendant sur cette pauvre dame, qui était attardée mentale, afin d'abuser d'elle. Lorsque son mari regagna le domicile, elle lui raconta tout ce qui s'était passé avec ce jeune homme et de la manière la plus candide. Touché dans son honneur, et surtout parce que ce jeune homme osa abuser d'une handicapée mentale, le nonagénaire décida de se venger à sa manière. Il rumina cette vengeance durant une semaine, hésitant entre le fait de déposer une plainte contre ce jeune homme ou de se faire justice lui-même. Le jour du drame le jeune homme revenant à la charge vint frapper à la porte du domicile du nonagénaire. Le mari alla ouvrir et se trouva face avec l'intrus, lequel commença à le rouer de coups. Le vieillard se défendit comme il pouvait mais " Ah si jeunesse savait, et vieillesse pouvait " s'écria le mari, qui à un moment donné alla chercher un couteau de cuisine, et asséna au jeune homme le coup fatal. Transportée à l'hôpital la victime à ses blessures. Quant au mari, il se livra à la police. Il donna une autre version des faits, car les faits, tel qu'ils étaient exposés étaient ceux de l'épouse. Le mari déclara cependant, qu'il n'était pas du tout au courant de l'abus commis par le jeune homme qu'il avait pris, le jour des faits, pour un cambrioleur. Il lui résista, dit-il, afin d'éviter du mal à son épouse qui manque totalement de discernement. Il était, dit-il, en état de légitime défense et n'avait pas agi pour se venger, comme l'avait affirmé son épouse. Devant le tribunal il réitéra ses déclarations données au cours de l'enquête préliminaire ainsi que devant le juge d'instruction. Son avocat sollicita un renvoi afin de préparer les moyens de sa défense et le tribunal acquiesça à sa demande.