Sans aller jusqu'à verser dans un alarmisme démesuré, certaines nouvelles tendances de nos concitoyens nous poussent à nous poser légitimement des questions. Il est vrai qu'au tout début de la propagation de cette méchante grippe dans nos contrées dans le cadre d'une pandémie mondiale, tout le monde parmi nous a été sur le qui-vive, suivant avec intérêt et assiduité toutes les recommandations et autres conseils prodigués par les spécialistes en la matière sur les ondes et les chaînes TV , avec comme leitmotiv itératif en dehors des règles élémentaires de la prévention : consulter rapidement dès l'apparition du moindre symptôme inhabituel : fièvre, écoulement nasal, larmoiement des yeux, gorge sèche et irritée, toux, courbatures, arthralgies, diarrhée, vomissements, etc. Dans la foulée, toutes les consignes ont été appliquées à la lettre avec une ruée vers les hôpitaux, dispensaires, cabinets privés et laboratoires d'analyses. Seulement voilà, et depuis pratiquement une semaine, la vigilance semble marquer le pas en ce sens que les mêmes symptômes n'alarment plus les parents. Tout au plus se contentent-ils de procurer à leurs malades un banal sirop ou un sachet contre la fièvre. Avec comme argumentation massue dans l'affaire : " la voisine quoique déclarée officiellement atteinte de la grippe A, analyses à l'appui, s'en est sortie. Donc cette pathologie n'est pas tellement dangereuse et l'automédication habituelle peut en venir à bout. " Approche des plus erronées car pouvant contribuer à alourdir le bilan des complications sérieuses et lourdes, saboter la stratégie et la logistique mises en place par l'Etat dans le dessein d'enrayer cette épidémie, sans oublier le taux d'absentéisme risquant d'aller crescendo aussi bien au sein de nos institutions éducatives qu'au niveau de nos administrations.