En pleine épidémie, la grippe est en train de faire un ravage chez nous. « Le virus est de type AH3, il est beaucoup plus fort que celui apparu l'année dernière », précise le Pr Amin Slim, virologue à l'hôpital Charles Nicole. Il est même plus dangereux car, il se manifeste par des symptômes intestinaux ; une diarrhée et des vomissements accompagnés de fièvre. S'il est originaire d'Australie, son épidémiologie moléculaire en d'autres termes, les gènes du virus sont encore méconnus. Ce n'est qu'à la fin du mois que nous connaîtrons ses gènes et ce suite aux résultats d'analyse du centre de référence de l'OMS à Londres. Entre temps, la vaccination reste valable pour ceux qui n'ont pas encore attrapé le virus, mais les résultats ne sont pas garantis.
Nous sommes en pleine saison de la grippe. Il s'agit même du pic de l'épidémie qui se trouve cette année plus grave que celle de l'année dernière. De par ses caractéristiques, le virus change de profil d'une saison à l'autre. Il est de type 1 c'est-à-dire AH3, alors que celui déclaré l'hiver dernier était mixte. Il est composé de type 2, AH1 et AH3. Les trois virus proviennent d'Australie. Idem pour celui de cet hiver. Mais il est un peu plus dangereux d'après le Pr Amin Slim, Virologue à l'hôpital Charles Nicole. La grippe s'accompagne d'une fièvre, une diarrhée et de vomissements et « c'est la forme la plus grave », toujours d'après le spécialiste.
En effet, le premier cas a été déclaré à Djerba depuis le mois de décembre. La vague s'est généralisée dans toute la République avec un taux plus important dans les régions de Gabès, Médenine et Sfax et ce à cause des variations de température. Il est recommandé d'être prudent car nous allons atteindre le pic de l'épidémie d'ici 15 jours, vers le milieu du mois en cours. Une certaine stabilité sera enregistrée à la fin du mois. Mais tout dépend des conditions climatiques, précise le Pr Slim. Il explique cela par la hausse de la chaleur. Le virus est d'après lui, plus fragile à ce climat. Par contre, une reprise sera notée durant le mois d'avril qui s'accompagne souvent de vent.
Quel type de virus ? Chaque année le virus change de profil. C'est de l'Europe qu'il s'est introduit lors des trois dernières années à cause de la proximité géographique et du mouvement des individus. Pour mieux cerner les gènes du virus d'Australie, ou son épidémiologie moléculaire, « nous avons décidé de faire des analyses dans le centre de référence de l'OMS à Londres », explique le Pr. Slim. « Nous saurons ainsi le passage exact du virus dont nous doutons qu'il soit transmis par des Belges ou des Espagnols ». Il ajoute dans ce cadre que les résultats seront connus à la fin du mois. Par conséquent, pour ne pas attraper le virus, il est possible encore de se vacciner. Mais les résultats ne sont garantis qu'au bout de 10 jours.
Evoquant l'implication du virus dans les cas de décès chez nous, le spécialiste nous précise qu'il est très difficile d'identifier les vrais cas. Les cas de décès à cause d'une bronchite ou d'une insuffisance respiratoire ne dévoilent pas la réalité. Tous les résultats sont basés sur des constatations d'après lui.