Le Temps-Agences - Les ambassades américaine et britannique à Sanaa ont fermé hier en raison de menaces d'Al-Qaïda, qui a revendiqué l'attentat manqué de Noël, au moment où Washington et Londres vont coopérer davantage dans la "lutte contre le terrorisme" au Yémen et en Somalie. "L'ambassade des Etats-Unis à Sanaa a fermé aujourd'hui (hier, Ndlr) en raison de l'existence de menaces d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqap) contre les intérêts américains au Yémen", a affirmé un communiqué sur le site Internet de la chancellerie. A son tour, un responsable yéménite a annoncé la fermeture de l'ambassade britannique, confirmée à Londres par un porte-parole du Foreign Office qui l'a justifiée par des "raisons de sécurité". D'autre part, l'Espagne a décidé de restreindre l'accès public à son ambassade, sans toutefois la fermer comme l'avait indiqué le quotidien El Mundo, "par mesure de sécurité", selon une source diplomatique espagnole. En revendiquant l'attentat manqué perpétré par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab sur un vol Amsterdam-Detroit, l'Aqap a affirmé que l'attaque était une riposte à l'un des deux raids menés en décembre contre ses membres au Yémen. L'ambassade américaine avait déjà mis en garde jeudi les ressortissants américains au Yémen contre "les menaces d'actions terroristes et de violence contre les intérêts et les citoyens américains dans le monde". Après avoir été longtemps taxé de laxisme contre Al-Qaïda, le Yémen est passé à l'offensive, avec le soutien des Etats-Unis, contre le réseau. Après les raids aériens des 17 et 24 décembre, qui ont fait plus de 60 morts parmi les membres présumés du réseau, Sanaa vient de dépêcher des renforts militaires dans l'est du pays pour les pourchasser. Le même jour, le commandant des forces américaines en Irak et en Afghanistan, le général Petraeus, a affirmé au président yéménite Ali Abdallah Saleh le soutien de son pays dans la lutte contre le terrorisme. Ce dernier s'est félicité, selon les médias officiels, du "succès des opérations" lancées récemment contre Al-Qaïda, qui montrent la détermination du Yémen à pourchasser les "éléments terroristes" et à soutenir les efforts de la communauté internationale. "Nous allons collaborer avec les autorités américaines (...) pour améliorer la lutte contre le terrorisme menée par les autorités yéménites", a déclaré hier le Premier ministre britannique Gordon Brown sur la chaîne BBC1. Londres et Washington prévoient notamment de financer une unité spéciale de police antiterroriste au Yémen et de fournir un soutien plus important aux garde-côtes yéménites, selon Downing Street.