* En une année 1071 appels, 889 provenant de femmes en détresse ; 182 par des hommes violentés par des femmes…Sauf que le numéro vert voit déjà? rouge et ne répond plus ! Dimanche, l'horloge affiche dix heures de matin. A la rue Jean Jaurès, en face d'un café, des jeunes se précipitent pour venir en aide à un homme qui s'est fait violenter par une fille. A peine la vingtaine, la jeune s'acharnait sur lui de manière très agressive. Elle encha?nait les coups de pied et de poing sur le corps et le visage de l'homme incapable de se défendre. Il a fallu que des hommes interviennent pour arr?ter cette « mascarade ». C'est vrai que la sc?ne n'est pas fréquente dans notre société, c'est rare de voir un tel comportement contre un homme, mais nous entendons parler ces derni?res années, de ce phénom?ne. Une association a, m?me été créée ? la banlieue Nord (Le Kram) pour accueillir les hommes qui ont subi une forme de violence. Car jusque l?, c'est la femme qui est victime d'agression qui ce soit dans son foyer, dans la rue ou dans le milieu professionnel. D'ailleurs, une stratégie a été lancée lors des derni?res années ayant pour objectif d'avoir une idée pertinente sur l'ampleur de ce probl?me en Tunisie. Le minist?re des Affaires de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes Agées et l'Office National du Planning Familial sont en train de travailler sur la question. Ils comptent entre autres réaliser une enqu?te pour cerner de pr?s le phénom?ne, son ampleur, le profil des femmes violentées, les causes de ce comportement… Entre temps, le minist?re a activé il y a tout juste un an un numéro vert pour recevoir les appels téléphoniques des femmes victimes de violence. Elles peuvent se renseigner et demander de l'aide et des informations sur le 80100707. « Opérationnelle 24 heures sur 24 », d'apr?s Mme Samira Kanoun Jarraya, « la ligne met ? la disposition des intéressés une psychologue, une sociologue et une assistante sociale », explique-t-elle.
Quatre mille communications Un an apr?s sa mise en service, le numéro vert a enregistré quatre mille communications pour se renseigner sur des différents services. Pour ce qui est des appels signalant des actes de violence, ils ont dépassé le mille, soit 1071 coups de téléphone. Ce sont les femmes qui ont réclamé le plus des agressions. Au total 889 appels dénon?ant ces pratiques ont été signalés tout au long de l'année écoulée. De leur côté, les hommes ont été victimes de violence, d'ailleurs, 182 réclamations ont en été relevés. Une telle initiative a certes, beaucoup d'avantages. Car nombreuses sont les femmes qui se trouvent dans des situations délicates et qui ne savent pas ou se donner la face suite ? une agression par un conjoint, un parent ou une personne tierce. Toutefois, il reste difficile de joindre un interlocuteur sur la deuxi?me ligne. Le numéro est constamment occupé durant toute la journée. Nous avons d'ailleurs tenté de contacter un des spécialistes supposé ?tre disponibles pour orienter et informer les concernés mais vainement. Il faut persévérer et surtout multiplier les appels dans l'espoir d'entendre une voix. Une voix qui reste injoignable pour ne pas dire muette. Entre temps, les femmes déprimées, ignorantes et désorientées gal?rent. Le minist?re de tutelle est appelé ? dynamiser encore plus la ligne en mobilisant plusieurs spécialistes en m?me temps. C'est ainsi que le numéro vert sera efficace et pourra venir en aide ? un bon nombre de personnes victimes de violence aussi bien des femmes que des hommes.