Rien ne se fera sans dialogue et sans échange de vues dépassionnées. Il y a la société civile et il y a les droits de l'Homme. Il y a le Pouvoir, l'Etat, les Institutions et les Partis. Il y a les Organisations et les ONG. Cette diversité a besoin d'être gérée de manière à ce que des synergies puissent se mouvoir avec, pour corollaire, l'émergence d'une société civile plurielle, forte loin de toute embrigadement doctrinaire et parfaitement dans ses droits : les droits de l'Homme dans leur acceptation la plus large. La société civile est l'élément de base du développement et du progrès. Les individus tout comme les associations et organismes participent dans la cohésion de cette société et sa construction. Un respect mutuel et un échange constructif devraient alors s'ériger en règle entre eux. La société civile est aussi un élément fondamental dans le fonctionnement du processus démocratique en toute harmonie. Il est vrai que de nos jours, il y a des sociétés et des pays qui ont pu instituer cette harmonie et arriver à une démocratisation alors que d'autres sociétés, à différents degrés, pataugent encore ou sont à mi-chemin. Le Monde Arabe appartient à cette deuxième catégorie, bien qu'il existe des efforts de la part de certains pouvoirs ou des organismes non gouvernementaux afin de progresser dans ce domaine. Parmi ces derniers, figure l'Institut Arabe des Droits de l'Homme et l'Organisation Friedrich Naumann qui collaborent pour optimiser le rôle de la société civile dans le monde arabe. Après un travail s'étant étalé sur des années, ils ont mis en place un code de conduite. Leur programme englobe l'Egypte, la Jordanie, la Palestine, le Liban, la Syrie, l'Algérie, le Maroc et la Tunisie. Afin de discuter ce code et son application en Tunisie, une rencontre a été organisée à l'hôtel Golden Tulip El Mechtel par l'Institut Arabe des Droits de l'Homme et l'Organisation Friedrich Naumann et avec la subvention de l'Union Européenne. Le code cible essentiellement l'administration publique, les droits des individus, la relation entre les différents partis politiques, l'infrastructure organisationnelle de ces derniers. Le texte évoque aussi la conduite des Organismes Syndicalistes Arabes dans les chapitres de la liberté, la démocratie et l'efficacité. Un troisième texte porte sur la conduite de la société et des Organisations civiles arabes, éclaircissant des chartes et des lois internationales procédant d'une identification et d'un éclaircissement. Le code a également abordé la manière de renforcer l'honnêteté de l'administration vis à vis des Organisations civiles. Concernant la société civile, le code a évoqué le principe de la responsabilisation, de la transparence de l'Institution, de l'influence et l'efficacité, du renforcement du bon fonctionnement de l'administration financière, de garantir l'égalité et la non ségrégation, d'interdire l'abus de pouvoir, d'instaurer le bon dénouement des différends, de renforcer la participation de la société civile à la vie publique et le droit d'avoir les informations. La séance fut ouverte par les interventions du Docteur Taïeb Baccouche, président de l'Institut Arabe des Droits de l'Homme et Mme Abeb Mourad, directrice du programme de l'Union Européenne au sein de l'Association Friedrich Naumann qui a présenté le programme euro-arabe pour le droit de regroupement et d'organisation. M. Direk Buda, premier consultant à la Délégation de l'Union Européenne en Tunisie a aussi pris la parole en parlant de son expérience dans le domaine de la démocratie et droits de l'Homme dans plusieurs pays notant une dégradation dans le domaine plutôt qu'un progrès. Messieurs Samir Taïb du Mouvement de Renouvellement et Adel Haj Salem ont ensuite discuté de la réalité des partis et de leurs difficultés. Aussi ont-ils formulé des remarques portant sur la conduite propre aux partis. Les discussions qui s'en ont suivies ont essentiellement porté sur le principe du dialogue national en Tunisie entre les différents partis politiques et l'application de la Charte Nationale établie dans ce contexte.