Le match de jeudi était jouable, gagnable. C'est une évidence et une terrible source de frustration, voire d'agacement. Comment Mikari peut-il rater cette balle-là dans les six mètres, dans une position (de gaucher) favorable ? Comment peut-on laisser dans notre zone, là où on est généralement forts, un adversaire libre de tout marquage pour « armer » son tir et tromper Mathlouthi ? Pourquoi sur le contre, Dhaouadi ne s'est il pas montré égoiste (il le faudrait de temps à autre) et tenter sa chance alors qu'il n'avait pas d'adversaire devant lui ? Comment des joueurs intelligents, jouant, de surcroît, en Europe, perdent-ils trop tôt leur self control au point de se mettre l'arbitre sur le dos ? Un match important se gagne autant avec la tête, les jambes, le mental et les nerfs. Nos joueurs se sont donnés à fond, ont été braves, mais ce qu'on peut leur reprocher c'est de s'être comportés, mentalement, comme des amateurs face à des professionnels qui, tactiquement et physiquement, ne leur étaient pas supérieurs jeudi à Lubango. Mais, le résultat est là ! Troisième match nul, « assorti » de la dernière place du Groupe D. Les chiffres parlent d'eux-mêmes Si l'on se référait aux statistiques, on ne devrait pas être content, mais pas du tout . Vous ne serez jamais contents de votre progéniture s'il est dernier de la classe. Il a beau travailler, veiller tard, faire preuve de volonté, les notes sont là !Vous avez beau lui trouver des circonstances atténuantes, il est le plus faible de la classe. Pour le onze national, les chiffres sont là ! Seuls les chiffres comptent, le reste est subjectif. On abordait ce dernier match fort de la rigueur défensive, de la force mentale des arrières et des milieux récupérateurs. A 1-0, on se dit que rien de fâcheux ne pourrait plus nous arriver. A 2-1, on était presque sûr d'avoir franchi l'obstacle camerounais et dans nos têtes on était content d'avoir évité l'Egypte en quarts. Malheureusement pour nous, deux erreurs du bloc défensif (notre force) allaient propulser le Cameroun en quarts où il retrouvera l'Egypte son vainqueur de la finale 2008. Nous avons de l'estime pour nos joueurs guerriers, mais l'espace d'une CAN, nous n'étions pas du tout fiers d'eux. Benzarti comme Mahjoub... Quel est le point commun entre Faouzi Benzarti et Mrad Mahjoub ? Ne cherchez pas longtemps... Le 28 février 1993, la Tunisie, coachée par Mahjoub, était condamnée à gagner au Maroc pour aller au Mondial américain. Pour ce match décisif, Mahjoub ne trouvait mieux que d' « envoyer » Adel Sellimi et Ayadi Hamrouni dans les tribunes. Résultat : 0-0 et qualification du Maroc. Jeudi, dans un match que la sélection était appelée à gagner, Faouzi Benzarti s'entête à jouer avec une seule pointe, trois milieux à vocation défensive et à confier le rôle de Darragi (indisponible) à Jemaâ. A l'arrivée 2-2 et nouvelle élimination... En conclusion, on ne gagne jamais des batailles décisives avec des armes défensives.