Le Temps-Agences- Le maire de Al-Qods a accepté hier de faire évacuer un immeuble construit illégalement par des colons juifs en plein cœur d'un quartier palestinien à Al Qods-Est, mais envisage aussi de faire démolir des dizaines de bâtiments palestiniens dans le même secteur, a annoncé son porte-parole. La souveraineté sur la partie traditionnellement arabe de la Ville Sainte est un des dossiers les plus sensibles du conflit israélo-palestinien. Le maire de Al-Qods Nir Barkat, opposé à tout partage de la ville avec les Palestiniens dans le cadre d'un accord de paix, avait tenté de protéger cet immeuble de sept étages, construit en 2004 dans le quartier de Silwan, mais la justice israélienne en a décidé autrement. Le maire a donc fait savoir qu'il allait faire évacuer le bâtiment, mais qu'il avait été "contraint à prendre des mesures pour faire respecter tous les ordres de démolition dans le quartier de Silwan", et donc visant des édifices palestiniens. Selon Stephan Miller, son porte-parole, aucune date n'est fixée. Et la municipalité a précisé que les 200 structures palestiniennes concernées n'étaient pas toutes des maisons d'habitation, sans en dire plus. Selon les Palestiniens, qui disent ne pas pouvoir obtenir de permis de construire des autorités israéliennes, les démolitions prévues visent à assurer le contrôler d'Israël sur la ville. Cette décision "menace la sécurité et la stabilité sociale à Jérusalem", a déploré Ahmed Rweidi, conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas sur les dossiers concernant Al-Qods. Les Palestiniens veulent Al-Qods -Est, capturée par Israël pendant la guerre des Six-Jours en 1967 et immédiatement annexée, comme capitale de leur futur Etat, mais le gouvernement de Benjamin Nétanyahou s'y oppose. Quelque 180.000 juifs vivent dans les quartiers orientaux de Al-Qods, au milieu de quelque 250.000 Palestiniens. La communauté internationale n'a jamais reconnu l'annexion de Al-Qods-Est et considère les constructions israéliennes à l'est comme des activités de colonisation.