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Que laissons nous aux générations futures
Entretien : Syhem belkhodja * prépare trois festivals
Publié dans Le Temps le 20 - 02 - 2010

Il est loin le temps où elle initiait quelques jeunes rêveurs à la danse moderne.
Aujourd'hui, quelque trente ans plus tard, la danse lui colle encore à la peau comme une robe de mercure .
Mais elle brasse encore plus large qu'elle n'osait alors rêver, cinéma, mode, design et Dieu sait ce qu'elle nous réserve, le temps à venir…
Du rêve ? Sûrement ! mais du concret !
Le Temps : Pourrions nous dire que vous avez déjà une vue d'ensemble sur les prochaines manifestations qui auront lieu entre les mois d'avril et juin 2010, relatives aux films documentaires, à la danse et à la mode et design ?
Votre calendrier est certes très chargé et on vous croise souvent entre deux avions : après Paris, c'est Tenerife en Espagne.

Syhem Belkhodja : Je pense que les Espagnols veulent que leur peuple ait une connaissance approfondie de la force créative de l'Afrique du Nord, de l'Est, de l'Ouest et du Sud. Ils ont créé un outil diplomatique au service de ce Continent appelé « Casa Afrique » dont le siège est aux îles Canaris avec un budget de 5 millions d'euros afin de faire connaître les artistes africains en Espagne.
Je trouve aussi que cet intérêt est du à l'immigration et au flot d'immigrés qui arrivent sur le sol espagnol, point de jonction entre les différentes nations.
Les espagnols ne veulent pas par ailleurs étiqueter l'immigré comme étant sans ressources mais plutôt, montrer qu'il a derrière lui un background, une civilisation tellement exceptionnelle qu'il leur faudra découvrir pour s'enrichir mutuellement.
Le but de mon voyage dans ce pays, est de créer un spectacle avec des danseurs tunisiens et africains et ceci, suite à l'invitation qui m'a été adressée par M. Padrone, un chorégraphe espagnol qui a visité la Tunisie il y a quelques années et avec qui on compte développer avec quelques théâtres espagnols, une série de représentations. Le rendez-vous de la danse tunisienne avec l'Afrique commencera le 25 mai 2010 dans le cadre des festivités de la Journée Africaine.

*Que réserve t-on pour la nouvelle édition de Doc à Tunis car on est loin d'oublier l'affluence record du public qu'on a remarquée depuis la naissance de la manifestation ?

-Il s'agit de la cinquième session qui aura lieu du 7 au 11 avril prochain avec au programme, 80 films et beaucoup de nouveautés mondiales.
A titre de rappel, on a pu drainer lors de la dernière saison, 125 OOO spectateurs . Vous devinez donc l'enjeu que représente cette manifestation, si non, comment expliquer un tel engouement du public ?
En ce qui concerne le prochain festival, trois thématiques seront abordées à savoir, la Méditerranée, la jeunesse et le bio.
Je pense que l'Union pour la Méditerranée (la nôtre ou la leur ?) est un enjeu humanitaire ; c'est une occasion d' interroger l'Europe du Nord et de visiter les pays du pourtour méditerranéen.
La deuxième thématique est celle de la jeunesse sous toutes ses formes : avenir, identité, force, faiblesse, mondialisation…Que porte aujourd'hui la jeunesse tunisienne comme idéal, comme intérêt pour le futur ? On voudrait par conséquent démontrer que c'est une génération gagnante car même si elle est virtuelle et de zapping, elle porte en elle des ressources de réseaux que nous n'avons pas !
Enfin, le bio, l'écologie et l'environnement, est-ce une mode ? Est-ce qu'aujourd'hui ce ne sont pas les mêmes , ceux ayant créé les usines et la bouffe en série qui jouent la carte bio ?
Doc à Tunis s'interroge sur la société , ses dérives et ses tendances…

* Vous enchaînerez ensuite avec les « Rencontres chorégraphiques de Carthage » dont l'objectif est -comme vous l'avez exprimé dès leur création- de répondre à un double besoin ; d'une part, élever la danse au rang d'art à part entière et lancer d'autre part, une nouvelle passerelle entre les cultures des pays du bassin méditerranéen et d'autres régions du monde. Où en sommes nous actuellement ?

-la 9ème édition des Rencontres chorégraphiques de Carthage aura lieu du 1er au 8 mai 2010 avec la participation de 25 compagnies et on va traiter de thème de l'humour ; rit-on de la même chose ? Une plateforme africaine d'où une visibilité pour « Danse Afrique danse » ainsi qu'une plateforme arabe où les jeunes chorégraphes libanais, marocains, égyptiens… présenteront leurs œuvres et bien sûr, comme depuis 2002, un intérêt particulier accordé aux chorégraphes tunisiens .
Un point de rencontre de chacun avec soi même et avec les autres, le printemps de la danse est le lieu de l'expression plurielle du corps en fête. Il a permis la rencontre entre la danse contemporaine et le public tunisien, mais aussi à des danseurs tunisiens de travailler avec des chorégraphes d'autres pays , à des artistes de Continents séparés d'échanger et de créer ensemble , à des projets de naître qui mélangent les contrées, les cultures et les traditions…
L'ambition initiale était simplement de faire aimer la danse à ceux qui ne la connaissaient pas . Le résultat aujourd'hui va au delà !
Hafiz et Aïcha, nos célèbres chorégraphes, ont participé du 23 au 30 janvier dernier, au festival de danse contemporaine de Marrakech en présentant leur dernière création « Belhallalou ». Disons à l'occasion, qu'on est en train de développer un réseau arabe, créé en janvier 2010 au Maroc et initié par le Libanais, Omar Rajah pour asseoir une réflexion sur la chorégraphie dans le Monde Arabe et unifier nos festivals de danse.
La prochaine assise aura lieu à Tunis au mois de mai dans le cadre de notre Printemps de la danse. Parmi ceux que réunit le réseau : Taoufik Izeddiou, Radhouane Meddeb, Omar Rajah, khaled El Hayani…et Syhem Belkhodja (présidente).
Rappelons qu'il existe d'autres réseaux comme : « Chesa africa », constitué en 2002 à Ouagadougou ; « Danse Bassin Méditerranée » dont Malek Sebaï est membre actif ; « Young Arab Theater Found », installé à Bruxelles pour la création arabe et dont Nawel Skandrani est membre. Ce dernier réseau a été créé par Tarak Aboul Foutouh, d'origine égyptienne, installé à Bruxelles et qui a initié « Meeting points » dans dix villes arabes.

*Le dernier rendez-vous se prêtera à un autre registre, celui de la mode et du design

- J'ai été entre les 25 et 27 janvier dernier à Paris au Salon de la haute couture, ce qui m'a permis d'avoir une convention de partenariat ainsi qu'une visibilité pour Design et Mode à Carthage .
Je pense que la deuxième édition de notre festival sera plus structurée.
Ce qui constitue sa force, c'est qu'il n'est pas une simple fashion week , mais une réflexion sur le code génétique sur ce que nous portons ; une interrogation sur l'identité en quelque sorte.
Design et Mode, deux modes d'expression organiquement liés l'un à l'autre. Pourtant l'un et l'autre sont des corps autonomes, chacun portant son langage propre, ses signes particuliers, sa portée et ses empreintes… Hier comme aujourd'hui et demain, la mode ne cesse d'accompagner, de consolider et d'enrichir les autres expression artistiques comme le cinéma, le théâtre, la danse ou les arts visuels…Le phénomène de la mode élargit jour après jour son audience, il interroge l'individu, exprimant ainsi les mutations de la société.
Cette année, le festival Design et Mode de Carthage aura lieu du 15 au 25 juin.
Encore une fois, avec très peu de moyens, on a réussi à faire exister ce festival car ce n'est pas un simple défilé de mode. C'est un réel voyage , une traversée des Continents puisqu'on interroge l'Afrique, le Monde Arabe (Maghreb et Orient) et l'Europe. Cette année, on s'ouvre sur l'Asie.
Ce qui nous réjouit davantage, c'est notre notoriété dans le domaine avec des succès comme ceux du styliste Salah Barka, dont les collections tendent vers une originalité haute en couleurs et dont la ligne de vêtements nous transporte dans l'histoire de notre pays ? Salah Barka a eu le deuxième prix du FIMA (Festival International de la Mode Africaine) qui s'est tenu, du 25 octobre au 1er novembre 2009 à Niamey au Niger.
Je dirai enfin que les 3D : Documentaires (démocratiser le débat politique), Danse, (démocratiser le corps) et Design, (code vestimentaire et d'objets pour identifier une époque), ne cessent de nous interpeller pour une réflexion sur notre société actuelle.
La question qu'on doit se poser est de savoir ce qu'on va laisser en héritage aux générations futures !

Propos recueillis par :
Sayda BEN ZINEB

*Elle vient d'être décorée, Officier des Lettres et des Arts par M. Frédéric Mitterrand, Ministre français de la Culture.


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