Les gars de ma génération ne savent plus à quel saint has been se vouer. Nous aimons aussi bien le folk, le rock, la soul et la techno. D'ailleurs, y a plus de genres de musiques que de morceaux qu'on peut écouter. Fini le temps où un bon disque vinyle nous tenait en haleine tout l'été. Aujourd'hui, on se lasse de toute la bandothèque de RTCI en une soirée. Les tubes se suivent et se ressemblent. C'est comme si nos oreilles sont devenues paresseuses. Et les classiques dans tout ça ? Ils nous font rappeler des parfums, des saucisses halal ou des yaourts. Depuis que les Mozart, Chopin et Pavel sont récupérés pour illustrer les spots publicitaires histoire de faire " classe " par le " classique ". Oui mais, où se situe l'anomalie ? Il faut dire que la musique n'est plus ce moment rare qui " illustre " nos joies, nos tristesses et nos cafards qui partagent nos solitudes. La musique est désormais partout. Là où on se trouve, il y a de la musique. Dans les gares, dans les boutiques, dans les rues... Partout, il y a une radio allumée pour verser sans compter des musiques différentes ou des lecteurs CD qui beuglent à longueur de journée. Résultat, la musique est devenue un bruit comme tant d'autres, tout comme les bruits de la ville, des pots d'échappement, les marteaux-piqueurs, les cris des marchands, les sonneries de portables, les klaxons, les sifflets des agents de la circulation et surtout les voix humaines ! Donc, la musique n'est plus une mélodie qui nous transporte quelque part, c'est devenu un bruit comme un autre. Il y a ceux qui apprécient les bruits rien que pour éviter le silence, car le silence les pousse à réfléchir. Après, on se demande où sont passés les mélomanes, où se trouvent les créatifs, pourquoi les nouveaux tubes ne sont plus que des reprises d'anciens morceaux qui étaient trop nuls à leur sortie pour rester deux jours de suite dans le Top 150 ! Alors, il faudra sauver la musique en déclarant une sorte de moratoire sur la musique. Par exemple, en décidant de ne plus diffuser ni écouter de la musique durant quelque temps, un an, par exemple, histoire de purger nos oreilles et nos tympans. Après, c'est sûr, qu'on appréciera mieux, la musique et que les autres bruits ne feraient plus d'interférence, avec l'art !