Le 45 tours vinyle est- il mort ? Les puristes et fétichistes de l'objet qu'est le 45 tours rétorqueront que non ! Il a une vie encore aujourd'hui. Avec une croissance des ventes de 20 %, la platine vinyle fait un joli retour dans les rayons HiFi auprès cette fois d'un public plus large. Il y en a pour tous les goûts et surtout pour toutes les bourses comme nous l'affirme le musicien Charlie, un jeune bercé par la musique depuis son enfance. « Mon grand père m'a fait découvrir la musique classique et la variété française des années 50 et 60, dit –il. Je me suis fortement intéressé à la musique dans laquelle on pouvait entendre tous ces sons de synthétiseurs et notamment à des groupes tels que les Beatles et les Rolling Stones. J'ai toujours écouté la musique américaine des années 50 et 60 depuis tout jeune. Cela m'a permis de me baigner dans la culture blues, funk, reggae. J'achetais souvent des 45 tours... J'ai alors choisi de me consacrer entièrement au mix, je ne voulais pas me disperser, je sentais que c'était vraiment ça ce que je voulais faire ». D'où achète-t-il ses 45 et 33 tours ? « On peut les acheter, a-t-il répondu des magasins spécialisés dans la vente des disques et des collectionneurs. Parfois on les fait venir des Etats -Unis ou de Londres », nous précise Charlie. Mais tenir un disque, est-ce différent de mixer avec un CD ? Ce grand musicien répond avec le sourire : « Tenir le disque dans sa main, et le placer sur une platine est un acte sensuel. Placer l'objet dans la platine est un rituel, au fond, un geste intime avant l'écoute, et de respect vis à vis de l'artiste. Ecouter son artiste, les Beatles, Les Rolling Stones, pour un fan, relève de la religion. Et sortir de la pochette un disque, le placer sur la platine, d'un mouvement fébrile, en attendant que l'aiguille met en musique les premières notes, est un moment indicible. Il est vrai que ces “galettes noires" n'ont jamais été enterrées. Les musiques produites par des instruments virtuels manquent souvent de chaleur. Certes, il y avait bien des inconditionnels du vinyle, des collectionneurs jamais rassasiés. Cette reprise ne s'explique pas seulement par des raisons exclusivement musicales. Les vinyles permettent de capter l'attention du client » . Avec le temps, peut-on dire, lui a-t -on demandé, que ses influences musicales ont évolué ? Et Charlie de répondre : « C'est vrai, qu'avec le temps, forcément ça a évolué, je me suis diversifié, j'essaie de prendre le meilleur dans des styles différents pour créer une dynamique. Avec mon expérience je me suis rendu compte que les gens qui se déplacent en club pour me voir, ne sont pas cantonnés à un style musical, ils écoutent de tout et ils aiment retrouver cette diversité dans mes sets, des tubes des années 50,60 ou 70 ». Et d'ajouter : « Je ne compte pas mes disques, surtout que le nombre n'a pas grande signification pour moi. Au niveau des styles, c'est extrêmement varié, à mon image : soul, funk, latin, jazz, break beat, disco, house, musique classique, plein de choses ... Cette musique, a certes influencé mon style vestimentaire car elle suit aussi notre manière de s'habiller à la John Travolta ou encore de porter des costumes typiques des années disco avec les cheveux afro. La mode est une manière passagère d'agir, de vivre, de penser liée à un milieu et à une époque déterminée. Mais c'est aussi une manière particulière de s'habiller conformément au goût d'une certaine société, à un certain moment. La musique, la coiffure spéciale, le scooter Vespa ainsi que l'habillement sont des repères pour montrer notre appartenance à telle époque ou à tel groupe. Ceci nous emmène avec mon groupe Inferno Groove Party à sillonner la France et aller même à Londres ou à Barcelone pour faire la fête avec d'autres groupes. Je compte même venir en Tunisie pour faire entendre aux nostalgiques mes disques rétros ... ».