La propriété intellectuelle et le piratage des contenus artistiques (films et musique...) suscitent constamment le débat en Tunisie. Un problème qui touche notamment, nos cinéastes. Ces derniers ne ratent pas l'occasion pour soulever la question aussi bien sur les ondes radiophoniques que dans les émissions télévisées. Non seulement leurs films ne sont pas projetés dans les salles de cinéma pour une longue période, mais ils n'attirent pas, non plus beaucoup de cinéphiles. En fait leurs fans ont changé de cap et optent de plus en plus pour les nouvelles technologies de l'information. Une méthode plus adaptée au rythme de la vie moderne et surtout plus rentable économiquement. Un simple DVD compilé peut contenir plus d'un film. Le tout a un dinar seulement.
Cette méthode fait le bonheur des uns et le malheur des professionnels. Victimes de piratage, ils clament haut et fort plusieurs solutions depuis des années. Au-delà de l'application de la législation en rigueur, ils proposent d'autres solutions. Entre autres, Ridha El Bahi, réalisateur a proposé dimanche soir lors de l'émission " Bila Moujamala ", " Sans complaisance ", diffusée sur Hannibal TV, " d'offrir la copie originale du film aux magasins spécialisées dans la gravure des DVD à dix dinars seulement ".
Un prix qu'il juge rentable pour les cinéastes et les réalisateurs et ce pour la simple raison que: " nous comptons en Tunisie plus de 70 mille boutiques spécialisées en la matière. Patentées, ou déclarées auprès des recettes des finances, ces commerces peuvent assurer une enveloppe de 700 mille dinars pour un film ", propose le réalisateur. " Cela permet en fait au professionnel de couvrir une partie des charges du film ", enchaîne-t-il.
Il s'agit là de l'une des propositions avancées pour faire face à une réalité " embarrassante " voire inquiétante. Le secteur souffre certes d'autres problèmes qui ne manquent pas d'importance.
Toujours dans la même optique, les professionnels lancent un appel pour que la législation en vigueur soit appliquée, d'autant plus que la Tunisie a adhéré depuis des années à l'ensemble des conventions multilatérales notamment de l'OMC, Organisation Mondiale du Commerce. Une requête qui aura sûrement un impact positif sur le secteur.