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Un phénomène qui sabote la création artistique
Reportage - Le piratage
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 01 - 2010


Les films tunisiens Making off de Nouri Bouzid et La télé arrive de Moncef Dhouib ont été piratés avant même leur projection dans les salles. La Galerie 7, ce fameux centre commercial spécialisé dans la vente des accessoires informatiques et la gravure des films, des séries et des feuilletons, accueille, quotidiennement, des centaines de cinéphiles et les utilisateurs d'ordinateurs, de Mp3, Mp4 et baladeurs. On accède à un autre univers qui ressemble à un nid d'abeilles. Les commerçants de ce centre travaillent durant toute l'année sans chômer. Ils font des recettes alléchantes qui se chiffrent par milliers de dinars. Dans les différentes boutiques, des dizaines de clients se présentent au comptoir pour graver les séries américaines et égyptiennes, les films les plus récents, les jeux vidéo et les derniers logiciels parus. D'autres viennent sur place pour graver les encyclopédies et les documentaires. Chaque point de vente est équipé d'un ou de deux ordinateurs qui servent au téléchargement des différents contenus. Sur le comptoir, le gérant de la boutique a déposé des catalogues que le client peut feuilleter afin de sélectionner les derniers films. Nous pénétrons dans une boutique du rez-de-chaussée qui grouille de gens. L'ambiance est très étrange pour ceux qui viennent pour la première fois. On utilise un vocabulaire spécial, des mots comme graver, télécharger, patcher. “Le Tunisien a la chance d'acheter les CD des derniers films et séries, les encyclopédies et les logiciels à des prix très abordables. Depuis une dizaine d'années, les Tunisiens ont un peu perdu l'habitude d'aller regarder un film dans une salle de cinéma. Cette habitude très répandue pendant les années 70 et 80 a perdu de son charme. Aujourd'hui, la majorité des consommateurs d'images préfère graver une copie d'un film sur DVD ou DVX et le regarder à la maison seul ou avec des amis”, confie M., gérant d'une boutique de la galerie. En sortant d'une boutique, Mohamed, un cinéphile, porte une série de films très récents. Il vient ici deux fois par semaine pour graver les dernières parutions. Il connaît pratiquement la majorité des commerçants de la galerie. “La chose la plus étonnante, c'est que les Tunisiens peuvent trouver ici les films les plus récents que les Européens n'ont pas encore la chance de regarder. Le prix de ce film ne dépasse pas 1,5 dinar. Pour les clients fidèles, on les concède à un prix spécial. Toutes les techniques de piratage sont connues et maîtrisées. La majorité des gérants des boutiques possèdent une carte satellite qui leur permet de recevoir et de déverrouiller les chaînes payantes qui diffusent les derniers films, séries et documentaires. D'autres piratent des films et des programmes à partir des sites Internet”, nous lance-t-il sous le ton de la confidence. Le piratage qui évoque la piraterie désigne, de nos jours, la copie illégale des œuvres artistiques, des logiciels informatiques... Aujourd'hui, tout le monde pirate tout, y compris des émissions de chaînes de radio et de télévision. Le fait de diffuser des œuvres artistiques, des films, des chansons sans avoir l'autorisation de l'auteur est pourtant contraire à la loi. C'est un acte de piratage normalement sanctionné. La loi n° 94 - 36 du 24 février 1994, relative à la propriété littéraire et intellectuelle, qui a été modifiée et complétée par la loi n° 2009 – 33 du 23 juin 2009, précise dans son article premier que : “Le droit d'auteur couvre toute œuvre originale littéraire, scientifique ou artistique quels qu'en soient la valeur, la destination, le mode ou la forme d'expression, ainsi que sur le titre de l'œuvre. Il s'exerce aussi bien sur l'œuvre dans sa forme originale que sur la forme dérivée de l'original”. Ainsi, même la diffusion des chansons, des films et des feuilletons dans les cafés, les restaurants, les hôtels et les espaces publics, sans avoir l'autorisation de l'auteur, du propriétaire de l'œuvre ou de celui qui le représente, notamment l'organisme tunisien de protection des droits d'auteur, est hors la loi. Que dire, alors, de ceux qui piratent les films, les séries et les logiciels. Ces commerçants doivent, de ce fait, avoir l'autorisation du propriétaire et sur chaque cassette ou CD, sachant qu'un pourcentage du prix de vente doit être versé en tant que droit d'auteur. En 2007, les films tunisiens Making off de Nouri Bouzid et La télé arrive de Moncef Dhouib ont été piratés avant même leur projection dans les salles. Les films, donc, n'ont pas pu réaliser les recettes prévues. Cet incident a montré la gravité du phénomène du piratage. Les autorités tunisiennes deviennent plus strictes, notamment en ce qui concerne les œuvres tunisiennes. Libéralisme oblige, les commerçants exercent leur travail sans aucune contrainte. Mais cette liberté de commerce est très favorable à certaines pratiques. Aujourd'hui, pour les créateurs, la situation devient très inquiétante, surtout avec la fermeture des salles de cinéma et l'ouverture de points de vente, de plus en plus nombreux, de DVD et de DVX, le plus souvent piratés.

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