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Sans rémission
« Invisible » de Paul Auster
Publié dans Le Temps le 03 - 03 - 2010

Cette fois-ci, c'est la bonne ! Le talentueux auteur de la Trilogie new-yorkaise, de Moon Palace, de Léviathan, formidables romans de la fin des années 1980 et du début de la décennie suivante, est de retour. Pas trop tôt ! Depuis des années, la magie austérienne ne fonctionnait plus. Trop d'intrigues alambiquées, creuses, de mécanismes narratifs trop bien huilés et, pour le lecteur, l'impression de toujours relire la même histoire.
L'an dernier, avec Seul dans le noir, on a cru apercevoir une lueur au bout du tunnel. Hallucination ? Par acquis de conscience, on a donc décidé d'ouvrir Invisible, le quinzième roman du New-Yorkais toujours traduit, impeccablement, par la fidèle Christine Le Bœuf. Résultat des courses ? Un Auster grand cru. Peut-être son meilleur livre depuis Cité de verre, en 1987.
Roman de formation, Invisible raconte l'histoire d'un certain Adam Walker sur quatre décennies, de 1967 à 2007, avec quelques incursions dans l'enfance. Qui raconte cette histoire ? Adam, à la première, à la deuxième et à la troisième personne. Mais, dès la deuxième partie d'Invisible (qui en compte quatre), un deuxième narrateur, Jim Freeman, écrivain renommé, vient prendre le relais d'Adam. Les deux hommes se sont connus étudiants à Columbia, au cours des années 1960, se sont perdus de vue et n'auront, ensuite, de contacts que par téléphone et par courrier. Adam renoue avec son vieux camarade parce qu'il a besoin d'aide. Ecrire un livre à caractère autobiographique n'est pas chose aisée. Si, en plus, ce qu'on a à raconter est douloureux, violent et qu'il ne vous reste que peu de temps pour coucher les mots sur le papier, alors la tâche devient plus qu'ardue.

Labyrinthe fictionnel
Deux femmes, Gwyn, la sœur d'Adam, et Cécile, une petite Française tombée amoureuse de lui à Paris en 1967, viendront également apporter un éclairage sur la personnalité de ce jeune Américain féru de poésie, traducteur du français, qui aura le malheur de croiser un certain Rudolf Born, universitaire enseignant « les désastres du colonialisme français ». Un personnage ambigu et inquiétant, sans doute agent de renseignement, dans l'ombre duquel se tient une autre étudiante française prénommée Margot.
Dans son récit, Adam explique comment ce couple étrange va bouleverser son existence à tout jamais. Comment « le gamin ignorant affamé de livres » découvrira à leur contact la sexualité, la violence et la lâcheté. D'un petit deux-pièces près de Broadway à la petite île de Quillia, en passant par un hôtel sordide de la rue Mazarine, à Paris, Paul Auster brouille les pistes, multiplie les points de vue, les réflexions sur des thèmes comme la vérité, la mémoire, l'identité.
Sur l'enfance brisée par un drame, sur l'éloignement avec les parents, il excelle aussi. Partout, dans cette histoire totalement maîtrisée, l'écrivain témoigne de son amour pour l'écriture, la création, les mises en abyme, les possibilités infinies qu'offre la fiction, les jeux de miroir. Après ses maîtres Borges et Perec, Auster entraîne le lecteur dans son passionnant labyrinthe fictionnel. L'espace de 300 pages, on est absorbé dans un monde de papier qui semble plus réel que le vrai. C'est peut-être ça la magie de la littérature.


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