Le Temps-Agences - Le principal opposant togolais Jean-Pierre Fabre, se disant vainqueur, a catégoriquement rejeté hier la victoire du chef de l'Etat sortant Faure Gnassingbé et son parti a organisé une manifestation à Lomé, dispersée à coup de grenades lacrymogènes. Au lendemain de l'annonce officielle de la victoire de M. Gnassingbé avec plus de 60% des voix au scrutin du 4 mars, le parti d'opposition Union des Forces de Changement (UFC) de M. Fabre a riposté avec véhémence. "Je ne reconnais pas la prétendue victoire de Faure Gnassingbé", a déclaré hiermatin M. Fabre, assurant avoir remporté le scrutin à un tour avec 55 à 60% des suffrages sur l'ensemble du territoire. "Nous allons multiplier les manifestations. Nous n'allons pas nous laisser faire", a-t-il mis en garde devant le siège de son parti, dans un quartier populaire de la capitale, où quelques centaines de jeunes sympathisants, surexcités, étaient réunis depuis la matinée. De fait, une manifestation de quelques centaines de personnes, dont M. Fabre, a été organisée dans l'après-midi devant le siège de l'UFC (Union des Forces de changement), dans le quartier populaire de Bè. Immédiatement, des escouades de gendarmes casqués et matraque en main se sont déployées, avant de tirer des grenades lacrymogènes. M. Fabre et d'autres responsables de l'opposition se sont repliés dans le siège de l'UFC. La Commission électorale nationale indépendante (Céni), a annoncé samedi soir que le chef de l'Etat sortant, Faure Gnassingbé, 43 ans, avait largement emporté l'élection du 4 mars, avec 60,92% des voix, contre 33,94% à M. Fabre.