Le Temps-Agences- La police a dispersé hier à coups de matraque et de grenades lacrymogènes une manifestation de plusieurs centaines d'avocats qui protestaient contre la candidature du chef de l'Etat Pervez Musharraf à la présidentielle du 6 octobre. Une vingtaine d'avocats ont été blessés et une vingtaine interpellés. Au moins deux d'entre eux, ainsi qu'un journaliste, présentaient des blessures sanguinolentes à la tête. Les avocats, qui sont à la pointe de la contestation à laquelle fait face depuis six mois le général Musharraf, voulaient se rendre devant le siège de la commission électorale, en plein centre d'Islamabad, qui examinait les candidatures au scrutin présidentiel. Elle a approuvé dans l'après-midi celle du président sortant et de deux rivaux. Mais la police en tenue anti-émeutes, massivement déployée, avait bouclé le quartier et a chargé les manifestants. Certains avocats, dans leur costume noir de travail, sont apparus à la télévision la tête en sang. La Cour suprême, pourtant peu suspecte de sympathie à l'égard de M. Musharraf qu'elle malmène depuis six mois, a jugé recevable sa candidature.