Les travaux de la conférence arabe placée sous le thème « la lutte contre la violence à l'égard de la femme : application des principes humains » ont démarré hier à la banlieue nord. Organisée par l'Organisation de la Femme Arabe, cette manifestation a été axée sur des sujets toujours d'actualité brûlante. En fait, la première séance a été consacrée à la violence contre la femme, l'aspect humain et législatif, où deux spécialistes dans le domaine ont mis en valeur les conventions internationales garantissant les droits humains et les démarches à suivre pour réduire le fossé entre les législations et la réalité. Dans ce cadre, Mme Monia Ammar, juriste et chargée de mission au ministère de la Justice et des Droits de l'Homme a parlé « des principes universels et humains et les législations arabes, la divergence et la concordance ». La juriste a entre autres rappelé les conditions de promulgation de la Journée mondiale de la femme comme elle a parlé de l'aspect universel des droits de l'Homme. La relation entre l'universalité des droits de l'homme et la violence ont fait aussi l'objet de la communication de la juriste qui a également mis en exergue la discrimination pratiquée envers la femme. Autre volet soulevé par la spécialiste le non respect par des pays signataires des conventions internationales. Rares sont les pays arabes qui développent des programmes spécifiques au profit de la femme pour la protéger et lui garantir de meilleures conditions de vie. « La discrimination positive s'inscrit d'ailleurs dans ce cadre », précise Mme Ammar. Un aspect certes important mais il est toujours limité. D'ailleurs, nombreux sont les pays qui négligent ce point. Toujours dans le même ordre d'idées, la juriste a mis l'accent sur l'engagement des pays arabes par rapport à cette question et surtout l'adoption des conventions garantissant les droits de la femme. Autre question soulevée par la spécialiste, la contradiction enregistrée dans la région, car la plupart des pays ne respectent pas les textes universels. C'est ce qui fait d'ailleurs que « la région arabe occupe l'avant dernière position en matière des droits de la femme juste avant les pays de l'Afrique sub-saharienne », regrette Mme Ammar. Quelle stratégie adopter ? De son côté, le docteur Chaoukh Al Ahmad, doyen de la faculté des Droits de Halab en Syrie a parlé de la stratégie à adopter pour réduire le gap entre les législations et la réalité. « Un sujet d'actualité, la lutte contre la violence et la discrimination contre la femme occupe une position importante », a d'emblée souligné le doyen tout en précisant que la marginalisation de la femme ne peut qu'enraciner le sous développement. La violence contre la femme ne s'explique pas seulement par le manque de textes de loi garantissant ses droits mais aussi par les principes et les traditions enracinés dans la région arabe. Il existe en fait un fossé entre les textes de loi et la réalité. Pour réduire cet écart, il importe de consolider les textes garantissant l'égalité entre l'homme et la femme, d'assurer la coordination entre les structures et les associations protégeant les droits de la femme », appelle le doyen. Et d'insister : « il faut programmer des stratégies dans ce sens et surtout consolider la position de la femme dans des postes de décision ». C'est ainsi qu'elle pourra changer son sort et surtout l'améliorer. M. El Ahmad a insisté sur l'importance de réformer le système juridique tout en lançant un appel à mieux appliquer les textes protégeant la femme. « Les législations en la matière doivent aller vers l'avant en garantissant davantage les droits fondamentaux de la femme », insiste le doyen. Il s'agit là de propositions avancées par les spécialistes. Des propositions qui ont pour finalité « de lutter contre la discrimination contre la femme », signale Mme Naziha Zarrouk, qui a insisté sur le fait que la femme est un partenaire actif dans la vie sociale et que la lutte contre la violence faite contre elle passe notamment par l'enracinement de la culture de non violence et l'égalité entre l'homme et la femme.