Elle continuait son chemin tranquillement. Elle pressait le pas pour rentrer chez elle comme si elle avait le pressentiment que quelque chose de grave allait lui arriver. La rue Ibn Sina à proximité du quartier de Mellassine était presque déserte, à part quelques voitures qui passaient de temps à autre. A un certain moment une voiture l'a dépassée, puis s'arrêta soudainement. Sans transition, le jeune qui en descendit, en brandissant un couteau pour l'intimider lui arracha le collier qu'elle portait au cou. Puis il remonta dans la voiture et disparut dans la nature. La jeune fille choquée, ne put que se diriger au poste de police le plus proche afin d'y relater sa mésaventure. Devant les auxiliaires de la justice, elle a répété la scène telle qu'elle s'est produite en ajoutant qu'en essayant de mémoriser les signalements de son agresseur elle a cru reconnaître en lui son voisin de quartier. Les policiers lui ont montré un tas de photos, et ce fut de cette façon qu'elle en eut le cœur net et s'assura qu'il s'agissait et bien de son voisin. Quelque temps plus tard, il a été arrêté avec d'autres malfaiteurs pour une affaire de cambriolage. Reconnu par les policiers, il a été interrogé dans le cadre de l'affaire de vol et il a nié en bloc les faits incriminés en déclarant qu'il ne connaissait même pas la victime. Devant la chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis, il a réitéré ses déclarations faites lors de l'enquête préliminaire en persistant dans ses dénégations. L'avocat a essayé de disculper son client en plaidant l'absence de preuves. Il n'y a en effet, affirma-t-il, aucun élément confirmant cette accusation. Le collier n'a pas été saisi. Les déclarations de l'inculpé ont été les mêmes durant toute la procédure d'instruction. L'avocat a également noté que la victime n'était pas sûre de l'identité de son agresseur, puisqu'elle a déclaré elle même qu'elle avait des doutes . D'autant plus qu'il n'y a jamais eu de confrontations entre l'accusé et la victime. Il demanda pour toutes ces raisons l'acquittement de son client. Après les délibérations, le tribunal déclara cependant l'accusé coupable des faits incriminés et le condamna à 4 ans de prison ferme.