Les titres Renault et Daimler sont en hausse en Bourse hier après des informations selon lesquelles les deux constructeurs automobiles discuteraient d'un échange de participations en capital dans le cadre d'une coopération à long terme. Le français et son concurrent allemand ne font pas mystère de leurs discussions en cours pour coopérer en matière de réduction des coûts, de mise en commun de leurs ressources technologiques et de création d'un effet de taille pour une plus grande efficacité à la sortie de la crise. D'un côté, l'ensemble constitué par Renault et son allié japonais Nissan, dirigé par Carlos Ghosn, manque de voitures vraiment haut de gamme malgré les tentatives faites avec la Safrane, la Vel Satis ou les modèles fabriqués par le coréen Samsung. De l'autre, Daimler, dirigé par Dieter Zetsche et emmené par sa marque haut de gamme Mercedes, souhaite se développer dans les voitures plus modestes au-delà de la Classe A et des Smart. Dans une étude publiée lundi, l'analyste Max Warburton, de Sandford Bernstein, pense que les deux groupes discutent d'un "niveau de coopération en matière de produits et de technologies beaucoup plus large et d'un niveau beaucoup plus officiel". En Bourse, l'action Daimler gagnait 1,23% à 33,74 euros à la mi-journée et Renault prenait 1,7% à 34,14 euros, tandis que l'indice des automobiles européennes avançait de 1,1%. L'agence Bloomberg rapporte mardi que les discussions ont achoppé sur des questions de prix, comme ce qui s'est passé pour PSA Peugeot Citroën et Mitsubishi Motors il y a quelques semaines. Daimler pèse 37 milliards d'euros en Bourse, contre 9,7 milliards pour Renault. Les constructeurs automobiles sont aux abois pour réduire leurs coûts par des économies d'échelles et répartir sur un grand nombre de véhicules leurs investissements dans les nouvelles technologies, tels que les véhicules hybrides et électriques. Carlos Ghosn a souvent dit que l'alliance Renault-Nissan pourrait être ouverte à une troisième partenaire. Dieter Zetsche est réticent à foncer tête baissée dans une alliance après l'échec de la fusion avec l'américain Chrysler, tentée à la fin des années 1990.